Blue Ruin, le film de Jeremy Saulnier à Deauville

Whooz : Blue Ruin de Jeremy Saulnier
ON : Au Cinéma le 9 juillet 2014

Engrenage fatal

« ENFIN » - telle était notre réaction spontanée suite à la projection de Blue Ruin après l’avoir découvert lors de sa projection au Festival du Film Américain de Deauville le 1er septembre 2013 – ENFIN, nous tenions notre premier coup de cœur du Festival !

Applaudissements fournis en fin de projection SANS standing ovation, peu de monde à la conférence de presse, qu’est-ce que cela pouvait-il bien signifier ? Quoi qu’il advienne, nous resterions campés sur nos positions, Blue Ruin est un bon film, un thriller non dénué d’humour. 

Blue Ruin sort sur les écrans Français le 9 juillet 2014.

BLUE RUIN Bande Annonce VOST (2014) - Bandes Annonce Cinéma

Blue Ruin raconte l’histoire d’un marginal qui revient dans sa Virginie natale pour venger la mort de ses parents suite à la libération de leur tueur. Le reclus tombera dans un engrenage fatal au pays où il est culturel de posséder une arme à feu, et de s’en servir !

Principaux points abordés lors de la conférence de presse de Blue Ruin suite à sa projection au Festival de Deauville en la présence de Jeremy Saulnier, réalisateur du film, le 1er septembre 2013

La Nature et la lumière du film

Les premiers propos tenus lors de la conférence de presse post-projection de Blue Ruin s’axèrent sur l’importance de la nature au sein du film. Jeremy Saulnier releva également l’importance de l’évolution psychologique du héros de son film. Ainsi l’éclairage de Blue Ruin (avant de devenir réalisateur, Jeremy Saulnier était chef opérateur) suivra cette évolution, de « clinique » au début, il sera de plus en plus chaud au fur et à mesure de l’avancée du film jusqu’à devenir couleur terre dans les derniers plans (toujours pour être en osmose avec le héros de l’histoire).

Blue Ruin, un Western ?

« Le Western a eu une influence majeure sur Blue Ruin, forcément puisque ce film traite du sujet de la vengeance. Blue Ruin traite de thèmes que l’on retrouve dans ce genre majeur du ciné US, ainsi que dans le cinéma Américain en général ». Jeremy Saulnier se demanda s’il tournerait un western par la suite, sans réellement apporter de réponse, mais en n’excluant pas en tourner un !

Le Scénario.

« La première version du scénar était cynique. A l’écriture je voulais une tension dans le script, une part de vérité. L’histoire raconte donc le problème vu d’un homme normal, un point de vue Américain, sur une vengeance qui échoue ! »

« J’ai voulu faire un film autant pour les cinéphiles que pour les amateurs de « Die Hard ». « C’est ce que j’ai réussi » conclura Jeremy Saulnier.

La dimension politique de Blue Ruin

Cette dimension avait déjà été constatée lors de la projection de Blue Ruin la sélection de la Quinzaine des réalisateurs en mai 2013. « Je ne voulais pas tourner un témoignage, j’ai restitué les aspects politiques de mon sujet » dira Jeremy Saunier. « Nous sommes en Virginie, la possession d’armes à feu est culturelle ». « En Festival, ce film « choque », aux USA il est perçu normalement car la possession d’armes est culturelle »

Du fait de son sujet abordant la libre circulation des armes à feu, le film de Jeremy Saulnier eut du mal à trouver des fonds aux USA, c’était sans compter la persévérance de l’auteur et des réseaux sociaux, le résultat est « Blue Ruin », une très belle mécanique scénaristique au service d’un engrenage fatal.

.