A+A A-

Missing Party au Furet de Lille

Whooz : Disparition
ON : Au Furet du Nord de Lille

Mystérieuse disparition au Furet du Nord de Lille

« Disparition », une Missing Party au Furet du Nord*

Le Directeur du Furet du Nord a disparu, sans demande de rançon, mais en laissant une scène de crime des plus éloquentes … L’affaire est d’une telle importance qu’elle ne requiert pas moins de 200 enquêteurs. Des enquêteurs aguerris, une nuée de Marlowe, de Sherlock, d’Hercule Poirot, une Miss Marple, des flics du FBI ou encore des policiers anonymes. Tout un petit monde réparti en 15 équipes de 7 enquêteurs (un groupe comptera 10 personnes). L’enquête les conduira sur la piste de sept suspects, le hasard faisant qu’il s’agisse de grands noms du polar francophone : Franck Thilliez, David-James Kennedy, Hervé Commère, Olivier Norek, Paul Colize, Nadine Monfils et Jérémie Guez. Chacun aurait un mobile, chacun a son alibi. Difficile alors de départager le vrai du faux et le faux du vrai ! D’autant que chaque suspect a sa partition sur laquelle il improvise. Les fausses pistes sont légions. Jamais le Furet du Nord n’aura fait l’objet d’une fouille si méthodique. A H moins 1, David-James Kennedy nous a confié qu’il lui semblait que personne ne soit sur une piste construite. Pourtant il faudra bien soumettre les conclusions de son enquête la dead line venue ! Selon toute vraisemblance il y aurait une sombre histoire de jalousie là-dessous, et Hervé Commère pourrait bien être le fauteur de touble.

Galerie de photos exclusive. Très vifs remerciements à l’ensemble des auteurs présents, à l’équipe du Furet du Nord et bien sûr aux participants. ATTENTION CETTE GALERIE DE PHOTOS CONTIENT LE CLICHE DU COUPABLE.

Missing Party au Furet du Nord de Lille le 13 mars 2015

Nous n’allons pas vous révéler de suite le nom du coupable, ni même de l’équipe gagnante. Cela s’appelle générer du suspens … Nous avons eu le plaisir de rencontrer Véronique Lejeune, la scénariste de ce jeu de rôle, nous lui avons demandé qui était le coupable et quel était son mobile en vain. Qu’importe, la Rôliste est revenue sur la genèse de l’Histoire et autres confidences. Scoops.

Pouvez-vous vous présenter, Véronique Lejeune ?

Véronique Lejeune : Je suis enseignante et Rôliste, j’ai rencontré « Footbridge », une maison d’édition de Jeux de Rôles, lors d’une convention et j’ai rapidement travaillé avec Fabien Deneuville, le créateur de Footbridge, sur la traduction des « Légendes de Lagarde » tirées de la BD éponyme. Nous faisons partie de la Fédération Française de Jeu de Rôle et nous avons créé une structure d’animation autour du jeu de rôle au sein de « Footbridge ». Nous intervenons dans toutes structures qui nous en fait la demande, pour tous les publics (exemple les enquêtes « Enigma » au Forum des Sciences de Villeneuve d’Ascq). C’est Bénédicte Gimenez du Furet du Nord qui nous a contacté pour écrire le scénario de l’enquête de ce soir.

Quelle a été la difficulté de l’écriture d’un tel scénario ?

Ce qui change d’une « Murder Party » habituelle c’est ici l’intervention de sept auteurs/suspects. Nous avons donc lu leurs livres, observé leurs biographies, et regardé l’histoire du Furet du Nord. On a ensuite construit le scénario avec des fausses pistes et une piste principale. La trame du scénario est venue d’elle-même.

Ici la difficulté n’a pas été dans l’écriture du scénario, mais dans celle de gérer 200 personnes. On a une disparition dans un lieu public, des indices à mettre en place … chaque participant devra enquêter et poser des questions, et trouver le coupable. Les participants devront également chercher des clés qui leurs permettront de trouver des indices supplémentaires. Les clés à trouver devront avoir la couleur de leurs teams. Dans le cas contraire, il faudra négocier, échanger avec les autres groupes, nous tenons à valoriser l’interactivité.

Combien de temps l’écriture du scénario à t’elle prise ?

L’écriture du scénar a pris huit heures environ. Ensuite ce fut toute l’organisation, la coordination de l’événement, qu’il a fallu mettre en place avec Bénédicte Gimenez. En tout, la rédaction, la recherche des indices etc … je dirais que ça a pris une vingtaine d’heure de travail.

Il fallait une organisation timée pour l’équipe du Furet et le développement du rôle de chacun pour les aider dans l’organisation. Notre projet compte des horaires indicatifs. La soirée sera ponctuée d’événement (trois sont prévus) pour relancer le jeu.

Quelles sont vos peurs ?

Qu’ils trouvent rapidement qui est le coupable ! Mais le jeu comporte suffisamment de fausses pistes et les auteurs vont bien cacher leurs jeux ! Le but c’est que tout le monde s’amuse. Le but s’est de découvrir les univers des différents auteurs, ça sa sera la cerise sur le gâteau. On aura atteint notre challenge.

Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter ?

Que ce concept soit repris par des éditeurs. Avant de commencer l’aventure nous avons eu une écoute importante de la part des auteurs. C’est Bénédicte Gimenez qui a fait l’intermédiaire entre les auteurs et nous, nous donnant des infos sur eux etc … Nous les avons ensuite rencontrés en salons, ou par facebook interposé. Là nous venons de faire une réunion d’équipe avec les auteurs. Ils sont prêts à tenir leurs rôles respectifs.

Pourquoi avoir choisi ces auteurs-là ?

Le choix s’est imposé avec l’univers poche et des auteurs « de la Région ». Le groupe compte deux nordistes et deux belges.

Un petit mot pour conclure

Le principal c’est de s’amuser.

Révélations

Nous pouvons à présent reprendre le fil de la soirée, et vous révéler le nom du coupable et son mobile … Il s’agit ni plus ni moins d’Olivier Norek, l’auteur de « Code 93 » et de « Territoires ». L’auteur qui voulait prendre les choses en main lorsque l’affaire débuta. Dire que l’autre accusé n’était autre qu’Hervé Commère, le lanceur d’alerte ! Son altercation avec Nadine Montfils n’y était pas pour rien ! Le mobile d’Oliver Norek est celui de vouloir faire chanter le Directeur du Furet suite à une enquête personnelle sur l’histoire de la noble institution. Olivier Norek se définira comme un auteur médiocre (nous sommes ici dans le jeu, attention, car la critique ne tarit pas d’éloge sur l’écriture de ce néo-maitre du Polar), il était donc nécessaire pour lui de kidnapper le Directeur du Furet en l’assommant avec une douille d’obus afin de faire pression sur lui pour que celui-ci le mette en bonne place dans son magasin (cette position tant enviée et occupée en ce moment par Fred Vargas).

L’ensemble des auteurs témoignera s’être autant amusé que les enquêteurs d’un soir en reconnaissant volontiers avoir été de bons menteurs. « J’ai menti tout au long des interviews » avouera Franck Thilliez, « il ne fallait pas croire ce que je racontais » confessera Paul Colize … Seule Nadine Monfils dira « Je n’ai jamais menti ». Peut-on la croire ? (Pour la petit histoire l’écrivaine fit sa langue de vipère vis-à-vis de ses petits camarades de jeu, ce pour le plaisir de chacun). Visiblement les auteurs se sont bien prêté au jeu.

Résultat final : C’est l’équipe Pervenche qui a remporté l’épreuve. Univers Poche les récompensa d’un livre de leur choix parmi les auteurs présents.

Et comme nous l’avait confié auparavant Véronique Lejeune, la scénariste du jeu, qui fut remerciée très vivement en fin de soirée, puisque chacun s’amusa lors de cette soirée, le pari a vraiment été gagné. Voilà qui est encourageant pour réitérer ce genre d’expérience.

* Le 13 mars 2015