Rencontre de Michaël Moslonka autour de 666ème kilomètre

Rencontre de Michaël Moslonka autour de 666ème kilomètre

Whooz : Michaël Moslonka
ON : 666ème kilomètre

Introduction à « 666ème kilomètre »

Michaël Moslonka, acte 2

« « 666ème kilomètre » est un huis-clos à ciel ouvert, un road movie qui amène le lecteur au-delà du réel ». Michaël Moslonka.


WHOOZONE.COM aime à suivre le parcours des personnalités qu’elle a croisé, Franck Thilliez, Blandine Lejeune, Annie Degroote … Nicolas-Raphaël Fouque, pour ne citer qu’eux. Michaël Moslonka est de ces personnalités-là. C’est avec un plaisir non dissimulé que nous avons de nouveau croisé la route d’un de nos plus grands souvenirs d’ « interview découverte »* de notre année 2014, cette fois pour évoquer, avant que nous ne le lisions, « 666ème kilomètre » (Ed. Fleur Sauvage), son dernier livre.

Vifs remerciements à L.R. et à Michaël Moslonka (M.M.) dont une private joke compréhensible de trois personnes sur cette terre (et même dans l’univers !) dit qu’il est bien mieux que M.C.


Michaël, quel est le « pitch » de « 666ème kilomètre » ?

Michaël Moslonka : C’est un roman aux frontières du fantastique et du thriller où l’on suit les périples de Camus, un trentenaire, qui part en Charente en vacances chez un ami sur une autoroute qu’il n’aurait jamais dû prendre.

« 666ème kilomètre » est un huis-clos à ciel ouvert, un road movie qui amène le lecteur au-delà du réel.


Que se passe-t-il au 666ème kilomètre ?

Les événements ont lieu au 661ème kilomètre. C’est là où tout bascule, le moment où la réalité se déforme, le moment où l’autoroute devient interminable, où la route n’en finit plus et où commence « la cinquième dimension ». C’est le moment où il y a des morts, le moment où d’autres pètent les plombs. Certains seront des victimes. Ça c’est le kilomètre 661.


Cette interview est loin d’être terminée si l’on passe en revue tous les kilomètres qui nous séparent de ce 666ème kilomètre du titre de votre dernier livre, car c’est bien le 666ème kilomètre le plus intrigant, non ?

Au 666ème Kilomètre, l’origine est là ! Je ne sais pas si je me fais bien comprendre ? Je ne sais pas si tout s’explique ? C’est ce que fait un peu Philippe K Dick dans ses romans, il laisse une part à ses lecteurs. Donc, au 662ème kilomètre l’autoroute s’étire, et au 666ème, c’est le début de la fin !

Le trajet de Camus fait l’objet d’un descriptif au début de mon livre, des premiers kilomètres (le départ de l’angoisse), jusqu’à l’épilogue. « 666 » est divisé en cinq parties. Le chapitre final, avant l’épilogue a pour titre : « … je vais en enfer ».


D’où avez-vous puisé l’inspiration de ce roman ?

Elle m’est venue de la route qu’a faite Camus, mon personnage. Un jour je suis parti de mon Nord-Pas-de-Calais natal pour un périple jusqu’en Charente-Maritime, l’histoire a commencé à s’écrire pendant ce voyage, le long du trajet. Au cour de ces vacances je suis tombé chez un bouquiniste sur « L’étranger » d’Albert Camus, ce fut la source d’inspiration de mon personnage. Ce qui m’a intéressé chez le héros d’Albert Camus c’était sa froideur et son indifférence. Voilà comment naît un bouquin !

Ensuite il y a eu un travail de création de personnages. Chaque personnage à une histoire, je sais, moi, pourquoi il est là, pourquoi il est sur cette autoroute, même si ce n’est pas toujours expliqué ! Savoir pourquoi il est là est l’un de mes principes, mes personnages ont tous une histoire, ils ne sont pas là par hasard. Le Tarantino de « Une nuit en enfer » est emblématique de cela, chacun de ses personnages est là pour quelque chose. Le fait de savoir quelle est la vie de ses personnages permet de brouiller les pistes, sans quoi, quoi faire ?

Le romancier est la personne qui crée des personnages et des histoires dictées par ces personnages. La base de tout, c’est le personnage. Ce sont eux qui « écrivent l’Histoire ».


Après avoir créé vos personnages quel a été le process d’écriture de votre roman ?

J’ai créé un synopsis. Plus j’arrivais à la fin de celui-ci, moins il possédait de consistance, de chair ! Ce sont les personnages qui ont apporté la consistance. L’écriture est un processus créatif où rien n’est figé. Le scénar peut évoluer, et là il a évolué.


Pouvez-vous nous parler de Camus, votre personnage principal ?

Comme je l’ai déjà dit, c’est un personnage inspiré de ma lecture de « L’étranger » d’Albert Camus. Camus est un angoissé qui avant de mal vivre une rupture amoureuse était quelqu’un de très ouvert. Suite à cette rupture, il est devenu très casanier. Il s’est refermé sur lui sans avoir de relations sociales. Il représente la personne qui veut être tranquille sans vouloir de mal aux autres. Il a une part d’humanité en lui.

Camus représente la société actuelle, celle qui écarte les problèmes plutôt que de faire face ou de « faire avec ». Dans mon livre il croisera d’autres personnages qui seront gouvernés par la peur, ou, par l’intolérance, par exemple. Des choses peu avouables. Et il sera obligé de « faire avec », avec divers déclics au fur et à mesure de l’avancée de l’Histoire.


Vous avez écrit un roman sentimental, une série de polars, que représente « 666ème kilomètre » dans votre bibliographie ?

« 666ème kilomètre » c’est mon retour au fantastique. C’est mes origines, ce que j’ai toujours voulu faire. En 2015, je fête mes 11 ans de publication, j’ai commencé à être publié en 2004 ! C’était avec « Le Masque de l’Archange », un écrit de veine fantastique, une histoire de vengeance fortement inspirée de « The Crow ».

Avec « 666 » ce qui m’intéresse c’est d’être dans la satire sociale, ce que permet le thriller fantastique. Cet exercice permet de faire basculer la réalité et d’observer le comportement des personnages. Derrière « 666ème kilomètre » il y a une critique sociale en relation avec « la haine » actuelle, celle que les gens portent par rapport aux autres.


Votre livre à sa propre bande originale (une page Youtube permet de la découvrir), pouvez-vous nous en parler ?

Chacun de mes livres possède sa bande originale, sauf « À minuit, les chiens cessent d'aboyer ». Cette B.O. réunit les musiques que j’ai écoutées en période d’écriture de l’ouvrage, ou les morceaux qui m’ont inspiré. Ici, par exemple, la bande originale de « l’antre de la folie ». Tout un chapitre de « 666 » est inspiré de « Back to back » d’Emy Whinnehouse, un morceau que j’ai écouté et visionné en boucle pendant l’écriture du livre. Trust et son « Antisocial », autre exemple, c’est Camus.


Vous nous avez confié que votre retour au fantastique n’aurait jamais pu s’effectuer sans « Fleur Sauvage », la jeune maison d’édition éditrice de « 666ème kilomètre », pouvez nous en dire plus sur cette structure ?

« Fleur Sauvage » est une jeune maison qui a une action régionale et nationale. Un éditeur de fantastique et de thriller. C’était l’éditeur idéal de « 666 ». Mon manuscrit ne trouvait pas d’éditeur, j’ai rencontré David Lecomte (le Directeur de Fleur Sauvage, également écrivain) dans un salon littéraire, « mon autoroute » était pour lui. Je ne me suis pas trompé.


Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM

Notre « Interview découverte » de Michaël Moslonka

interview-decouverte-de-michael-moslonka

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29/04/2015
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