Rencontre avec Léo Lapointe

Rencontre avec Léo Lapointe

Whooz : Léo Lapointe
ON : Avec « Le planqué des huttes » (Pôle Nord Editions)

Rencontre avec un « Vagabond Littéraire »

Rencontre avec Léo Lapointe, une interview découverte


« Un vagabond littéraire », telle est la réponse à notre traditionnelle question « qui êtes-vous Monsieur Lapointe ? », belle réponse. Une belle réponse poétique sous forme de clin d’œil au « Vagabond de la Baie de Somme » son premier livre sorti aux éditions Ravet Anceau, le premier numéro de la collection « Polars en Nord ».

« Je suis un vieux jeune auteur » ajoutera Monsieur Léo Lapointe pour se présenter. L’écrivain est venu sur le tard à la littérature romanesque. 


Léo Lapointe est un pseudo, pouvez-vous nous en donner son origine ?

Léo Lapointe était mon « nom de guerre » au Chili. J’ai fait remonter ce nom en lui donnant un caractère public lorsque je suis passé à l’écriture. J’aime les jeux avec les mots !


Le polar semble être votre genre de prédilection

Au regard de ma bibliographie, oui. Mes livres édités sont des polars, mais mon dernier livre est un roman historique … avec une trame policière !


Pourquoi êtes-vous attaché à ce genre ?

Je suis venu à l’écriture très tard suite à des ennuis judiciaires qui interrompent une carrière militante. Je suis intéressé par le jeu social que l’on trouve au niveau du polar. Je n’étais pas lecteur de polars, je le suis devenu. Je suis venu par hasard dans le monde du polar.


Quelles sont donc vos influences ?

Je n’ai pas d’influences dans la littérature policière, mais des rapprochements avec Simenon ou Mankell. Je ne suis pas dans l’imitation. J’ai été influencé par la littérature engagée.


Quel est votre domaine d’inspiration ?

Le réel, l’actualité, les personnes rencontrées. Les personnes sont très importantes, elles sont le déclic du début de l’écriture.


Avez-vous un personnage récurent ?

Paul Beauvillain, un gendarme en milieu rural en Baie de Somme qui apparait dans deux livres. Un flic lillois et un journaliste qui vient du Havre … mais qui a également enquêté en Champagne !


Quel est votre process d’écriture ?

Il n’y a pas de règles. En général je développe un personnage agrégé avec une actu politique ou sociale. D’où la figure du vagabond, un archétype qui se retrouve souvent dans mes bouquins.


Pouvez-vous nous présenter votre biographie ?

J’ai écrit 5 ou 6 titres chez « Ravet » : « Le vagabond de la Baie de Somme », « La tour de Lille », « Mort sur la Lys », « Droit de Véto » et « L’Africain du Havre » soit cinq titres. « La veuve coquelicot » est sorti chez Krakoen et « Le planqué des huttes » chez Pôle Nord Editions. 


Quel livre serait le mieux pour représenter votre œuvre ?

« Le vagabond de la Baie de Somme » est le plus vendu de mes livres, « Le planqué des huttes » est mon dernier en date.


Pouvez-vous nous en dire plus sur « Le planqué des huttes » ?

« Le planqué » est une épopée familiale qui démarre au début du vingtième siècle dans la vallée de la Somme avec des paysans confrontés à l’industrialisation textile et à la répression de mouvements anarchiste alors très présents dans ce département d’Amiens à Abbeville. Je fais commencer mon livre avec l’arrestation de l’anarchiste Marius Jacob en 1903 (Marius Jacob était une sorte de gentleman cambrioleur, un voleur sans violence qui a inspiré le personnage d’Arsène Lupin à Maurice Leblanc). Sa famille sera obligée de quitter son village natal pour rejoindre la Baie de Somme, à Noyelles-sous-Lens plus précisément. Là elle vivra l’irruption de la guerre et partagera toutes les souffrances des nouveaux venus que sont les travailleurs chinois (une histoire pas très connue).


« Le planqué » est sans doute le résultat d’une très grande recherche documentaire

C’est exact. Je réponds également au cahier des charges de la collection « 14/18 » développée par « Pôle Nord Editions ». Il s’agit d’inscrire son histoire dans un contexte géographique et historique ainsi que dans une intrigue policière. « Le planqué des huttes » représente quatre années de travail.


Quelle est la genèse de votre histoire ?

A la base c’est la découverte d’un cimetière chinois à Noyelles et l’absence d’infos sur la mort de ces chinois.

L’explication officielle de leur décès : « la grippe espagnole » ! Ces chinois travaillaient sur les voies ferrées et assemblaient les blindés en pièces détachées des anglais. Là il y eu des victimes de guerre parmi ces travailleurs chinois. Les dates des tombes ne correspondent pas à l’épidémie de grippe espagnole ! C’est ce qui m’a amené à faire des recherches, et à trouver qu’ils étaient victimes d’exécutions sommaires, de mauvaises conditions de vies …  


Etait-il évident de trouver une intrigue policière au milieu de cela ?

Cette intrigue est demandée par le cahier des charges de la collection. C’est un élément idéal pour capter l’attention du lecteur. On parle des conséquences de la guerre de 14, un sujet pas vraiment amusant.


Quel sont vos projets ?

Un nouveau polar en Baie de Somme accompagnera la sortie du téléfilm tiré du « Vagabond de la Baie de Somme ». Je suis également en train de faire des recherches statistiques sur un livre qui s’appellera « Le travail au XXIème siècle » (un pendant au livre de Thomas Pikkety).

 


Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM

Notre chronique à propos de l’adaptation télévisuelle du « Vagabond de la Baie de Somme »

.

 

08/06/2015
Retour
Commentaires
Vous devez être connecté pour déposer un commentaire

Derniers Articles

La bande à Picsou par Captain Sparks & Royal Company
Whooz : Captain Sparks & Royal Company ON : La bande à...
Bouteille à la mer de Vilain Coeur
Whooz : Vilain Coeur ON : Bouteille à la mer - AG Group /...
C'est tous les jours de Brune
Whooz : Brune ON : C'est tous les jours (Vendetta...
Voir toute l'actualité des personnalités
publicité

Toutes les images contenues sur ce site sont la propriété de Whoozone. Reproduction Partielle ou Totale est interdite sauf Accord écrit.

Mentions Légales - Politique Vie Privée - Gestion des Cookies

Double-Y