La fille de Kali de Céline Denjean
Whooz : Céline Denjean
ON : La fille de Kali – Marabout Thriller, 2019
La fille de Kali
de Céline Denjean
Chronique de Bruno Delaroque
Céline Denjean est une nouvelle venue dans l'univers du thriller français. Rencontrée à Templemars fin septembre 2019 (salut amical à Gilles Guillon), j'avais acheté et mis de coté « La fille de Kali » qui était allé rejoindre ce que tout polardeux digne de ce nom appelle amoureusement sa « PAL » (Pile à lire). Et fatalement à un moment donné, on se dit , tiens tiens, si j'essayais de découvrir cette auteure qui avait défendu son livre avec conviction, sympathie et force sourires.
Je ne vais pas tourner autour du pot. Ce livre est une sacrée découverte, une bombe, un thriller haletant passionnant et documenté au rythme sans faille et sans aucune faiblesse.
L'histoire se déroule principalement en région toulousaine, et on sent que Céline Denjean connaît bien cette ville dite « rose », écrasée de chaleur à la belle saison. Cela donne un décor réaliste qui encadre bien le récit. Le capitaine de gendarmerie Eloïse Bouquet découvre un corps décapité, avec sur le mur un swastika tracé avec le sang de la victime. Sordide, mystique et barbare comme scène de crime avec bien des questions à résoudre pour notre capitaine.
Fraîchement arrivée dans la région, elle peut compter sur les membres de son équipe, Jean-Marc, Thibault, Kamel, Maïa. Elle qui rêve de s'imposer à la SR de Toulouse, voilà le challenge qui se présente à elle. Amanda kraft est une journaliste ambitieuse qui rêve du scoop de sa vie et va renifler cette affaire hors norme qui va secouer la région. Danny Chang, lui est un privé qui enquête sur des affaires parallèles.
Tout cela donne un roman foisonnant, plein de fausses pistes où les femmes sont au cœur de ce roman. Puissance féminine et pathologie lourde, croyances multiples et mystiques, plusieurs investigations, plusieurs angles d'attaques, plusieurs points de vue pour ces meurtres inextricables; l'auteure s'amuse, brouille les pistes et l'affaire nébuleuse patine avec une Section de Recherche qui s'embourbe.
On s'attache à ces personnages nouveaux inventés par Céline Denjean et on remarque vite que celle ci n'a rien laissé au hasard. Dramaturgie, tempo, écriture fluide, chapitre courts apportant chacun son éclairage ou son opacité à l'intrigue, elle ne laisse aucun répit à son lecteur au cours de ces 500 pages.
C'est dense et addictif, et sans que l'on sache sur quoi cela va déboucher, on tourne les pages allègrement. Bien sûr, on y retrouve quand même quelques clichés, mais l'ensemble est très cohérent d'un point de vue technique, scientifique, philosophique et spirituel. Face à un tueur méticuleux, presque un fantôme, qui tranche des têtes comme on découpe un foie gras avec une lyre, Céline Denjean nous convie à une course haletante pour la première apparition d'Eloïse Bouquet. C'est d'ailleurs réjouissant de savoir que le personnage principal apparaîtra dans d'autres aventures, d'autres enquêtes.
Ce scénario m'a régalé et fiévreusement accroché tout en étant effrayant par instant. Je ne peux m'empêcher de rapprocher par de nombreux points « La fille de Kali » des meilleurs romans de Jean-Christophe Grangé. La barre est déjà mise très haute par cette jeune auteure toulousaine et c'est une sacrée découverte. Le talent est là, c'est indéniable et c'est un coup de cœur sans équivoque pour mon premier contact avec Céline Denjean. Cette fiction mériterait une belle adaptation sur grand écran, c'est tout le bien que je lui souhaite.
Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM
L'édition 2019 du Salon de Templemars
Pour aller plus loin
.