Le Diable n'est pas mort à Dachau de Maurice Gouiran

Le Diable n'est pas mort à Dachau de Maurice Gouiran

Whooz : Maurice Gouiran
ON : Le Diable n'est pas mort à Dachau – Jigal, 2017 – Jigal poche, 2018

Le Diable n'est pas mort à Dachau de Maurice Gouiran

Chronique de Bruno Delaroque

Henry Majencoules, un jeune mathématicien français qui travaille en Californie sur le projet Arpanet, revient à Agnost-d'en-haut, son village natal pour enterrer sa mère lors de l'année 1967. Normal, classique, c'est la vie ; sauf que dans cette commune bien tranquille, une famille d'américains, les Stockton, vient d'y être massacrée il y a quelques jours !

Premier contact pour moi avec Maurice Gouiran, auteur prolifique puisque son « Diable n'est pas mort à Dachau » est son 27ème roman, il était temps ! Entre fiction et révélations du passé, ce roman va éclairer l'histoire de la fin de la guerre 39-45 sous un autre angle et l'intrigue policière sert de révélateur et de lien entre différentes époques.

J' ai adoré les 50 premières pages avec la présentation des différents protagonistes, la mise en place du scénario et surtout les descriptions de ce monde paysan, replié sur lui même, taiseux, où l'on ne parle presque pas, où la survie est chèrement acquise, et où 20 ans après, l'étranger,.....le macaroni ou l'américain est toujours un étranger. Récit et écriture sont quasiment magiques avant de devenir plus consensuels.

Avec l'aide de son ami (Antoine), devenu journaliste à France Soir, Henry va enquêter, et essayer de retrouver une certaine légitimité dans son village où il se sent lui aussi étranger. Entre 1944 et 1967, entre générations hippies, LSD et émancipation américaine n'ayant pas encore atteint le vieux continent, l'auteur, avec précision et sans édulcorants, ne se gène pas pour étaler sous nos yeux les horreurs des camps de la mort et les détails des tests médicaux subies par les victimes.

Mais en résumé, il pose une question peut être plus grave encore : L'entrée en guerre des libérateurs américains n'est elle pas liée à des raisons cachées, bien plus qu'à la volonté affichée de sauver le monde ? Finalement, que ce soit les expérimentations pour assurer la survie du Reich, ou sauver le monde du communisme, c'est le même combat, non ? Récupérer les savants nazis et leurs travaux afin de les poursuivre en dépit de toute éthique, ça ne gène pas l'Us Army et la future CIA, pas plus que de tester discrètement et en situation réelle sur les populations civiles ou militaires, certaines mixtures.

Entre polar noir et historique bien documenté (vous pouvez vérifier sans soucis les sources citées), Maurice Gouiran signe une œuvre pleine de vérités. De la naissance d'internet en passant par Dachau, Pont Saint Esprit et les programmes militaires allemands et américains, le romancier nous prouve avec effroi et efficacité, que le diable n'est pas mort à Dachau, même si les hommes et les époques changent.


Maurice Gouiran sur WHOOZONE.COM (chroniques de Bruno Delaroque)

Le Diable n'est pas mort à Dachau

Qaraqosh

La peur bleue

Et dire qu'il y a encore des cons qui croient que la terre est ronde

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Maurice Gouiran lors de l'édition 2020 du Salon de Templemars


Pour aller plus loin


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24/06/2020
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