L'héritage du Sphinx de Roger Facon

Whooz : Roger Facon
ON : L'héritage du Sphinx - Abysse éditions

4 questions à Roger Facon

Rencontre avec Roger Facon autour de L'héritage du Sphinx

Argument*. Des Zombies génocidaires au Rwanda hier. Des démons incarnés aujourd'hui en Afghanistan, en Irak, en Syrie... Les portes des Enfers n'en finissent pas de s'entrouvrir pour nous précipiter dans le chaos. Heureusement les "Gardiens" veillent...

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Roger Facon est riche d’une bibliographie de plus de trente ouvrages. Qu’il s’exprime via le Fantastique ou le Policier, l’écrivain impose un regard pertinent sur la Société. « L'héritage du Sphinx », l’un de ses derniers ouvrages en date ne déroge pas à la règle. Rencontre autour de Zombies, de Vampires et d'un Sphinx. Rencontre avec Roger Facon autour de « L'héritage du Sphinx ».

Roger Facon, pourriez-vous nous parler de « L'héritage du Sphinx », votre ouvrage paru chez Abysse éditions ?

Roger Facon : Dans l'« L'héritage du Sphinx » je revisite les vieux mythes Zombies et Vampires à travers des événements particuliers : Le génocide du Rwanda et les événements affectant le Moyen Orient, en particuliers L'Irak et la Syrie. Ce à partir d'un héritage géopolitique laissé par le fondateur de la DST en 1944 : Roger Wybot, l'artisan du contre-espionnage français. Ce dernier était passionné d'astrologie, d'alchimie, de sociétés secrètes ... Surnommé « Le sphinx », ce qu'il a fondé est donc son héritage, « l'héritage du Sphinx » !

Qu'est-ce qui correspond au mythe Zombie, et au mythe Vampire ?

Pour moi, le mythe Zombie, c'est le Rwanda. Qu'est-ce qui relève du fantastique ? Qu'est-ce qui relève de la Nature Humaine ? On peut faire du Rwanda le dernier centre zombie du vingtième siècle. Si le mythe Zombie est lié au Rwanda, le mythe Vampire quant à lui est lié au Moyen Orient.

Exploiter ces deux mythes c'est pour moi une manière de renouer avec le réalisme fantastique des années 70. Mon écriture tourne toujours autour du monde du polar. J'écris d'une manière clinique, d'une manière la plus « rationnelle » possible.

Quel est votre process de création ?

Je travaille les personnages qui se sont imposés à moi puis je développe leur univers. En 1993/94 j'avais enquêté sur la Secte du Temple Solaire à partir de preuves pas ou peu exploitées (souvent considérées comme détruites). Matières, pour moi, pour un roman. Il faut savoir que le Rwanda a éclaté six mois avant l'affaire du Temple Solaire (dont les membres dirigeants recyclaient les vieux mythes). Que ces faits sont liés à des réseaux dormants. C'est pour moi un socle fondateur pour l'écriture d'une fiction sachant que la réalité dépasse toujours la fiction.

Quel est votre regard sur la société ?

Je trouve qu'on vit dans un monde de dingue. Une époque délirante. J'applique le mythe Vampire aux fonctions qu'occupent les banquiers, les partis politiques, pour moi, dans une démarche cohérente. Avec « L'héritage du Sphinx » je m’inscris dans le réalisme fantastique des années 70, celui qui expliquait son époque. On était alors dans l'après 68 avec la philosophie hippie … dans une époque qui imaginait un monde idéal. Le réalisme fantastique des années 70, c'est la littérature de ma jeunesse. J'avais 18 ans en 68. On pensait alors qu'on pouvait changer le monde ! Force est de constater que nous vivons une époque de sang et de violence. Mais les rapports avec la mort, avec l'après-mort, sont toujours les mêmes.


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