Le jour où Kennedy n’est pas mort de R.J. Ellory

Le jour où Kennedy n’est pas mort de R.J. Ellory

Whooz : R.J. Ellory
ON : Le jour où Kennedy n’est pas mort – Sonatine Editions, 2020

Le jour où Kennedy n’est pas mort
de R.J. Ellory

Chronique de Bruno Delaroque

Tout le monde le sait, JFK, John Fitzerald Kennedy, le trente-cinquième président des États-Unis, a été assassiné le 22/11/63 à Dallas. Beaucoup de questions subsistent encore et toujours près de 50 ans après, et beaucoup ont écrit sur ce thème dont le grand Stephen King avec son remarquable 22/11/63 (2013 Albin Michel). R.J.ELLORY, en 2020, s'attaque à son tour plus ou moins à cette hypothèse. Avec bonheur.

Vous le savez j'ai une tendresse particulière pour cet auteur parce qu'à chaque fois il nous raconte de belles histoires et chaque publication annuelle est l'occasion de découvrir encore plus les immenses facettes de son talent. Ce dernier opus intrigue dès le départ avec son titre français surprenant : « Le jour où Kennedy n'est pas mort » ! (Titre original « Three Bullets »)

JFK aurait-il échappé à son destin ? Que va donc inventer l'auteur pour revisiter l'histoire et surtout emmener le lecteur ?

Un chapitre, puis deux, et vous êtes embarqués. Quelques mots, à peine quelques pages et vous avez envie d'en savoir plus. Dans ce dernier titre, R.J. ELLORY va nous raconter l'histoire de Jean Boyd et Mitch Newman, deux étudiants devenus journalistes et désirant couvrir les événements du monde. Amoureux l'un de l'autre, la soif d'aventures et de liberté de Mitch va faire couler autre chose que de l'encre.

Quatre mois c'est court, très court à l'échelle d'une vie , mais ça peut suffire pour perdre définitivement les gens que l'on aime. Marquer au fer rouge une destinée, laisser des traces indélébiles et apporter des regrets ; c'est ce dont on ne se rend compte que lorsque faire machine arrière est impossible. On retrouve ici les thèmes chers à R.J.ELLORY, amour, rédemption et culpabilité.

Lorsque Mitch Newman, photojournaliste, apprend le suicide de son ex petite amie plus d'une décennie après, c'est comme si une balle venue du passé lui rappelait une histoire qui l'avait vidé et brisé. Il est circonspect autant par ce qu'il a raté que par un suicide qu'il trouve bizarre.

Comme une évidence, comme une promesse que l'on fait un jour, Mitch va enquêter sur la disparition brutale de son ex qui était partie en novembre 63 à Dallas pour mener des investigations. Doutant de son suicide, il va partir sur les traces de celle qui avait appelé son chat « Mitch », preuve que le lien entre lui et Jean ne s'était jamais totalement rompu. Il va avec ses doutes et peu d'aide essayer de trouver ce qui l'avait amené à Dallas à la même période que JFK.

C'est l'occasion pour l'auteur de revisiter quelques épisodes agités de la politique américaine. C'est cette Amérique puissante dans ses mensonges qui est pointée du doigt. Ce pays qui récemment encore invoquait la possession de la bombe nucléaire pour faire la guerre au Moyen Orient. Cette Amérique-là est peu avare en duperies sur le flamboyant Président Kennedy, supposé en pleine forme et sans addiction aucune.

Politique made in the USA, guerre de Corée, guerre du Vietnam, baie des cochons et les élections américaines de 1960 et 1964, il y a bien des choses à dire ! Ellory le fait avec beaucoup d'à propos et de malice.

« C'est à dire que, pour arriver ne serait-ce qu'au seuil du bureau ovale, un homme doit déjà avoir vendu son âme une douzaine de fois au plus offrant » p 246, Bill Sandford, journaliste au Tribune.

En presque 430 pages R.J.ELLORY nous promène au cœur d'une Amérique suffisante et imbue, pleine d'arrogance et de mystères. Mais cette histoire est avant tout celle de Jean et de Mitch, de leur vie, de leurs regrets et de leur orgueil, ne vous méprenez pas ! Cette histoire sombre, très complexe est truffée de leurres. Mitch finira par le comprendre au bout de sa longue course vers la lumière. Une série très populaire affirmait que : « La vérité est ailleurs ». On est ici en plein dedans.

Avec « Le jour où Kennedy n'est pas mort » R.J.ELLORY nous livre une uchronie surprenante et remarquable dans sa conception. Cet opus est aussi très différent de ses précédentes œuvres, il n'hésite pas à sortir des sentiers battus et c'est vraiment fort réussi. BRAVO !

 

R.J. Ellory sur WHOOZONE.COM

Le chant de l’assassin vu par Bruno Delaroque

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15/02/2021
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