Fatal Baby de Nicolas Jaillet
Whooz : Nicolas Jaillet
ON : Fatal Baby - La Manufacture de Livres, 2021
Fatal Baby de Nicolas Jaillet
Chronique de Bruno Delaroque
C'était une bonne surprise que de recevoir « Fatal Baby » de Nicolas Jaillet après un surprenant et inattendu « Mauvaise graine » (La Manufacture de Livres, 2020) ; une espèce d'ovni littéraire plutôt inclassable et assez délirant.
Avec « Fatal Baby », Nicolas Jaillet semble vouloir remettre le couvert en donnant ce qui peut être considéré comme une suite en reprenant les mêmes personnages.
Bruit des essuie-glaces sous la pluie, une voiture roule avec ses occupants, une jeune femme et un bébé . Fuite en avant, tension, inquiétude, dès le premier chapitre, le lecteur est accroché. Cette femme, c'est Julie, notre ex-institutrice française. Toujours sur ses gardes, telle une Terminator des familles, scannant chaque détail de son environnement ; elle scrute, dissèque tout et analyse en « normal » où « pas normal ».
Avec originalité encore et un humour assez présent, ce nouveau roman démarre fort bien. Mystère et dangerosité tendent le récit et on se demande ce qui se passe. Notez d'ailleurs que ce livre peut se lire tel quel, sans pour autant avoir lu le précédent. Qui est cette mère prête à tout pour protéger son enfant en bas âge, qui sont ceux qui la poursuivent, pour quelles raisons ?
L'auteur en profite pour explorer la relation maternelle très forte sous toutes ses formes. Traversant les pays et les villes, Julie doit faire face à plein d'imprévus, des rencontres fortuites ou pas . Des gens qui tendent la main ou pas, sans juger, ou pas. Certains ouvrent leur porte, leur hospitalité, leur cœur, leur vie ; d'autres non.
C'est une aventure humaine et assez déjantée, comme dans le premier opus, sans toutefois retrouver la magie de « Mauvaise graine ». Le trait est un peu forcé et beaucoup de questions sont posées sans pour autant apporter des réponses, c'est un peu dommage.
Le récit, vif et alerte se déroule avec quelques scènes de bravoure assez cinématographique ; une course en errance …..toujours plus loin, plus vite et dans l'urgence. Les cadavres jonchent le parcours de notre héroïne, bien aidée par ses amis du moment et son Bébé très spécial.
En 300 pages, le voyage passe très vite et la fin ouverte laisse supposer une troisième aventure. Je serais d'ailleurs heureux de la découvrir, mais il faudra que l'auteur apporte un peu plus de réponse sous peine d 'épuiser le sujet. C'est en tout cas une publication qui a toute sa place à « La Manufacture de Livres ».
Nicolas Jaillet sur WHOOZONE.COM (Chronique de Bruno Delaroque)
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