L'Ile du Diable de Nicolas Beuglet
Whooz : Nicolas Beuglet
ON : L'Ile du Diable – XO éditions 2020
L'Ile du Diable de Nicolas Beuglet
Chronique de Bruno Delaroque
Acte III pour les aventures de Sarah Geringën l'héroïne inventée par Nicolas Beuglet. Je suis heureux de la retrouver après « Complot » (XO éditions, 2018) qui l'avait vu enquêter sur l'assassinat de la première ministre norvégienne pour finir emprisonnée après avoir été accusée de vouloir tuer le Pape !
Un an plus tard, au petit matin, elle sort de prison avant l’heure prévue...pour la bonne et simple raison qu’on a retrouvé son père assassiné chez lui !
Ça démarre sur les chapeaux de roue avec un meurtre à la mise en scène rituelle. Choc et beaucoup de questions pour une Sarah Geringën libre, mais secouée dès les premières minutes de sa sortie.
C'est une Sarah minée par ses tourments et fragilisée par dix kilos de moins qui va aller de surprises en surprises. Il ne lui faut cependant pas longtemps pour se réapproprier ses réflexes de policière hors pair qui a fait sa réputation. Tant mieux parce que l'autopsie pratiquée sur son père pourrait ficher le bourdon à n'importe qui. Heureusement le légiste est bienveillant et l'officier Koll, recrue bleu bite est au diapason.
L'histoire est menée tambour battant et la même recette que dans les deux précédents romans est appliquée. Des faits nouveaux font avancer l'enquête et les chapitres très courts donnent la cadence ; on ne va pas changer une technique qui a fait ses preuves !
Sarah fait preuve de ténacité et d'application, c'est sa marque de fabrique. Nicolas Beuglet fait finalement ce qu'il sait faire de mieux et en un tiers de roman on devient accro et on tourne les pages à grande vitesse. Ça se lit tout seul et on a envie de savoir. Intéressantes, distrayantes et parfois effrayantes, les retrouvailles avec Sarah Geringën se font comme si on l'avait quittée hier, preuve que l'auteur a su créer un personnage attachant qui compte pour l'amateur de thrillers, comme Sharko et Lucie (Franck Thilliez), Martin Servaz (Bernard Minier), les capitaines Coste (Olivier Norek) ou Mehrlicht (Nicolas Lebel), ou encore Daniel Magne et Lisa Heslin (Jacques Saussey), Léanne Vallauri (Pierre Pouchairet).
Certains passages du roman sont vraiment inquiétants et l’atmosphère devient oppressante plus on avance dans le récit. L’auteur sait faire monter la mayonnaise et l’angoisse se diffuse peu à peu.
Cette « Ile du Diable » sera tout sauf une promenade de santé pour Sarah. C’est une plongée en apnée dans les méandres de la mémoire au sens large du terme et dans l’histoire. D’oslo à la Sibérie, le périple est glaçant avec des secrets enfouis et des individus dangereux. Remonter le cours du temps et l’histoire familiale sera une expérience unique et épuisante pour une Sarah à bout de force.
Ce thriller fait mouche et atteint sans problème son objectif. Scénario à plusieurs tiroirs, il y a quelques twists surprenants et la fin se révèle haletante et inattendue.
Sachez que si vous lisez beaucoup, vous viendrez à bout des 320 pages sur la journée facilement. C’est ce que j’ai fait avec un réel plaisir !
Nicolas Beuglet sur WHOOZONE.COM
Pour aller plus loin
.