
Quai d'Orsay - un film de Bertrand Tavernier

Whooz : Quai d’Orsay, un film de Bertrand Tavernier
ON : Sortie le 6 novembre 2013
Arthur et le Maximoy
La comédie du pouvoir
« Je n’avais jamais abordé la comédie » dit Bertrand Tavernier lors de la promotion de « Quai d’Orsay », son dernier film en date (sortie le 6 novembre 2013) – c’est fait ! Mais à la manière de Bertrand Tavernier : avec truculence.
Quai d’Orsay suit les aventures du jeune Arthur Vlaminck engagé aux « langages » (la rédaction des discours) dans le grand bain du ministère des affaires étrangères sous la direction d’un certain Alexandre Taillard de Worms. Alexandre Taillard de Worms, un homme toujours en action dont Arthur devra apprendre le langage, pour mieux le servir, et servir la France. Le but ultime étant la rédaction d’un discours en destination de l’ONU.
Bande annonce
« Quai d’Orsay » est inspiré de la bande dessinée du même titre, il en reprends la folie et les principes et en restitue « les mouvements » de son principal intéressé, Alexandre Taillard de Worms (Dominique de Villepin, pour ne pas nommer la personnalité dont s’inspire le ministre de fiction). Bruno Le Maire (proche de Dominique de Villepin, et qui fera un petit caméo dans le film) dira lors de la sortie de « Quai » que le personnage de Dominique de Villepin a bien été défini sous les traits de cet Alexandre Taillard de Worms, et que tant la BD que le film restitue une image assez juste du Quai d’Orsay (ce qui pourrait faire peur !).
Christophe Blain et Abel Lanzac (Antonin Baudry) sont les auteurs de la bande dessinée inspirée du témoignage de ce dernier, ancien collaborateur aux « langages » du ministre. Ceci explique cela.
Jubilatoire. Thierry Lhermitte est l’interprète de cet Alexandre Taillard de Worms (dont on retiendra les mouvements plus ou moins en adéquation avec les paroles et les arrivées annoncées par un coup de tonnerre suivi de l’envol des feuilles non retenues par les collaborateurs du ministre (un running gag hilarant)), Niels Arestrup celui du chef de cabinet, et Raphaël Personnaz celui du jeune Arthur perdu au milieu des protocoles politiques et administratifs.
Les seconds rôles sont tout aussi jubilatoires : citons Bruno Raffaelli, alias Stéphane Cahut, conseillé pour le Moyen Orient qui ne pense qu’a ses repas ou Thierry Frémont dans le rôle d’un conseillé a l’esprit grivois … Que dire de Didier Bezace dans le rôle d’un supposé futur Prix Goncourt, parfait flatteur à la cour d’Alexandre Taillard de Worms … et de Molly Hutchinson interprétée par Jane Birkin … Truculent.
« Quai d’Orsay » est une comédie du pouvoir, qui, parfaitement documentée et s’inspirant de faits réels (l’intervention de Dominique de Villepin à l’ONU en 2003), vous ferra réfléchir, tout en vous divertissant … « Légitimité, lucidité et efficacité », sont les trois commandements que vous apprendrez de ce film, et vous apprendrez également qu’user de citations d’Héraclite n’est jamais vain. Enfin, vous ne regarderez plus un « Stabilo jaune fluo qui pluche » comme avant ! (Accessoirement, pensez aux feuilles qui gondolent à cause du Stabilotage).
Dernier détail. Sachez qu’aucune porte n’a été maltraitée durant le tournage – ce détail a son importance (voyez le générique de fin !).
Petits plus vidéos :
Making-of du tournage du film "Quai d'Orsay" (Ministère des Affaires étrangères)
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