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Il faut que je vous explique, le premier One-man de Kamini

Whooz : Kamini
ON : Avec « Il faut que je vous explique », son premier One-man.

Assister à la troisième représentation d’un spectacle, c’est comme assister à une troisième « première » et « essuyer les plâtres » d’un spectacle plein de promesse, le ciment de l’avenir. La représentation du vendredi 16 mai 2014 à la Péniche de Lille était la troisième du spectacle de Kamini, le célèbre rappeur, l’auteur de « J’suis blanc » (pour ne pas citer « Marly Gaumont ») qui avec « Il faut que je vous explique » parle de sa vie et de choses et d’autres.

Plâtre et ciment

Photographies exclusives, remerciements à Boombie Music, à Kamini ainsi qu’à La Péniche*

Kamini - Il faut que je vous explique - 16 mai 2014 - La Péniche de Lille

« J'viens pas de la cité, mais le beat est bon » … chantait le rappeur dans « Marly Gomont », dans « Il faut que je vous explique » ce beat est toujours aussi bon, même s’il s’agit ici d’un stand-up. Tout est toujours question de rythme, plus encore lorsqu’il s’agit de comédie.

« Eh, Kamini, on t’a reconnu direct. Sinon y’a des gens qui te reconnaissent ? ». Kamini n’a qu’à se baisser pour trouver l’inspiration ! Kamini part de son vécu pour construire son spectacle. Son vécu de minorité d’abord, son expérience de la célébrité viendra ensuite lui qui rentre sur fond de « Marly Gaumont » (l’air idéal pour chauffer une salle ! En tout cas un référent fun idéal pour galvaniser son auditoire). Ces diverses expériences seront renforcées par son observation sur l’existence, sur la nature, jusqu’à la création de l’Homme !

Sur scène le rappeur sera chez lui, maitrisant l’espace et captivant l’attention de son public. Bien sûr toutes les vannes ne feront pas mouche (troisième représentation publique oblige), l’assistance assistera même à un enterrement première catégorie d’une vanne qui n’aura pas fonctionnée (belle initiative du néo-humoriste – effet garanti, ou comment retourner une situation. Une vanne ne marcha pas, Kamini décida de « la mort de la vanne » par l’observation d’une minute (qui ne dura pas une minute !) de silence).

« Il faut que je vous explique » donnera l’impression d’une grande discussion plus qu’une succession de sketches, même s’il s’agit d’une succession de saynètes – un bon point pour le comique. On y apprend en premier lieu que le prénom de Kamini, c’est … Kamini, et que les prénoms Africains sont souvent des onomatopées, que les parents Africains sont souvent des PNSP, des Parents Noirs Sans Pitié. Ceux qui appellent leurs progénitures N’Boukaka ! Sans compter ceux qui donnent des prénoms en Français à leurs enfants, et non des prénoms Français – nuance. Le prénom en Français sera : « Bienvenue », « Général » ou … « Dieu », le traditionnel prénom Français serait « François » !

Bizzzzz. Avez-vous déjà pensé à la perfidie de la nature et de ses insectes ? Kamini y a pensé pour vous car la nature est perfide, vicieuse, et en particulier ses moustiques. Qui est plus perfide qu’un moustique ? Une araignée. Mais quel est le point de vue de l’araignée qui esquive un coup de serviette ou un livre que vous avez lancé dans sa direction en vue de l’éliminer – araignée qui se réfugiera derrière un meuble, bien entendu.

Alllerrrr. Le supporter sera une autre figure du spectacle de Kamini. Celui de Foot et sa légèreté légendaire, celui de Tennis ainsi que celui de cyclisme viendront s’y ajouter. Et que dire du journaliste sportif et de ses questions « pertinentes » : « vous avez perdu cette compet, êtes-vous tristes ? » - « Vous qui venez de gagner, êtes-vous heureux ? ». Du vécu ! La transition idéale pour que Kamini évoque ses propres expériences, sa propre célébrité.

Sa propre célébrité passera par le récit de conversations de « fumeurs de joins » ! Ou comment rater des occasions immanquables ! Il est vrai que la carrière d’un chanteur est basée sur l’image et que les impressions de l’entourage ont un certain poids.

La dernière partie du spectacle sera constituée d’une véritable révélation biblique : Adam et Eve étaient Guadeloupéen ! Ils auraient péchés à cause du zouc !

La fin du spectacle arrivera d’une manière assez abrupte. Un « Bonsoir, c’était Kamini » façon fin de stand-up, sera suivi d’une sortie façon « bogoss attitude », et d’applaudissements nourris du public qui, convenons en n’aura pas vu passer ces 50 dernières minutes !

« Il faut que je vous explique » est pour l’instant un spectacle en rodage. Resserré, il gagnera encore plus en efficacité. Sa base est excellente. Nous n’y avons observé qu’une seule vanne de mauvais aloi, celle concernant le couple Marie Trintignant/Bertrand Cantat.

Kamini nous confiera en fin de spectacle qu’il n’a jamais pris de cours de comédie – ce qui est très étonnant tant l’artiste fait preuve d’une grande maitrise de son art. Son énergie lui vient de la scène rap. Quelle énergie.