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Annie Degroote et Bernadette Pecassou au Salon de Bondues

Whooz : Annie Degroote et Bernadette Pecassou
ON : 16ème Salon de Bondues

Annie Degroote et Bernadette Pecassou étaient les invitées d’un forum littéraire ayant pour thème « Révolutions de Palais ». Rencontre avec deux auteures passionnées, si loin, si proches !

Révolutions de Palais

« Les Perles de la Moïka » d’Annie Degroote

C’est Annie Degroote qui parla en premier. L’auteure des « Perles de la Moïka » rappellera sa passion pour la Russie, ainsi que sa passion pour le Théâtre.

Annie Degroote : « Etre comédienne (l’auteure parlant ici de sa propre expérience) c’est une passion avec son mode d’évasion qui permets de revêtir des costumes autres que nous-mêmes. Il en est de même pour l’héroïne de mon roman ». « Pourquoi, parce que la mère de mon héroïne lui a manqué d’affection. Mon héroïne a tous les a priori sur cette Russie dont elle est native, son opinion changera ».

« J’ai aimé la Russie avant de la découvrir »

« Petite j’ai fait de la danse puis je suis devenue comédienne. J’ai découvert la Russie avec Pouchkine, Gogol et Tchekhov. Petit à petit je suis allé à la découverte du pays. J’ai aimé ses gens. Des gens proches des gens du Nord, qui ont souffert eux aussi. Ce peuple passe facilement du rire aux larmes, il est à la fois expansif et pudique ».

« Au départ des Perles de la Moïka mon héroïne doit jouer le rôle de la mère de 40 ans dans la Ceriserai de Tchekhov. Nous somme en 2003, l’année de l’anniversaire de St Petersbourg avec ses commémorations. Mon héroïne sera troublée par une perle de boucle d’oreille qui n’a pas sa jumelle ».

« Elle reviendra à son métier de comédienne » (cela confine-t-il à l’autobiographie ? relèvera le modérateur de la rencontre). « Elle arrive à un point où elle se dit « qu’est-ce que je sais faire ? », et là le destin redémarre ».

Sur l’aspect historique. « « Les Perles de la Moïka » conte une histoire dans l'Histoire, de la fin du tsarisme jusqu’à aujourd’hui en passant par le second conflit mondial. L’ouvrage a nécessité de rudes recherches historiques. Sur les faits, je n’ai rien inventé. Par exemple, je n’ai rien inventé sur Youssoupof (le complot qui a tué Raspoutine) ».

Le rapport avec la région Nord. « Il s’agit d’une villa Russe d’Aire-sur-la-Lys (la ville natale de l’héroïne). J’ai toujours aimé cette ville et j’ai eu une grand-tante qui y habitait ».

La documentation. « A propos de la région Nord il n’est pas évident de se documenter tant il n’y a plus beaucoup de traces du XVème siècle. Il y a le passé, des archives, des récits d’historiens, et la nécessité de vérifier ses sources et de se déplacer sur place. Tout cela fait partie du fait de créer une histoire, et participe à la création de personnages vivants. J’aime également faire vivre ces personnages avec des personnages qui s’imposent à moi ! »

« Sous le toit du monde » de Bernadette Pecassou

Bernadette Pecassou : « Je suis journaliste, je trouve que l’imaginaire de la vie réelle est d’une puissance incroyable. Mes livres se sont fait à partir du réel, ici « Sous le toit du monde » se déroule au Népal. Son point de départ fut une information tombée dans une salle de rédaction où j’étais présente et qui disait que « le Roi du Népal avait été assassiné en compagnie de 11 personnes ». Or le Népal est considéré comme un pays sans enjeu, donc « un pays qui n’existe pas ! » mais la brutalité des exécutions (des reines et princesses décapitées) était là ».

Autre fait Népalais. « En 2006 une jeune journaliste s’est faite assassinée par 15 hommes. Pourquoi 15 ? Ce fait m’a ramené à ce crime royal ».

« Ces événements avaient la couleur antique des tragédies raciniennes. Cela m’a fait partir pour la Népal ».

« Le réel a de l’imaginaire pour moi, je suis partie et j’ai découvert un pays magique, sans eau, sans électricité … Un voyage hors du temps où il existe deux routes principales, où il faut marcher et tout porter sur son dos ! Vous êtes ailleurs, dans un pays où coexistent 53 langues ! ».

« J’ai compris cette fureur très ancienne car c’est un vieux pays où rien n’a changé ».

« Mon livre suit deux personnages, l’un, Karan, est un personnage qui revient au Népal, après les onze années de guerre que le pays ai connu, avec l’intention de participer au renouveau de celui-ci. L’autre, le second personnage de mon livre, se prénomme Ashmi, elle a été éduquée pour qu’elle-même devienne enseignante, mais elle deviendra journaliste, faisant route pour le Népal ».

« J’ai là-bas trouvé des personnages romanesques très puissant. A l’exemple de Miss Oley, une Anglaise, grande spécialiste de l’Himalaya, la légende de l’Everest. C’est la seule personne qui puisse certifier que vous avez vaincu l’Everest. Cette dernière tient une comptabilité, et tout le monde veut figurer dans ses tablettes, seule certification que vous avez vaincu l’Everest ».

« Il existe une agression pour les Hommes Népalais, c’est celle de l’émancipation des Femmes, un fait pour eux impossible à admettre, d’où la violence des agressions. A l’exemple de celle arrivée à la famille royale, ou à cette journaliste ».

« Je suis née dans le Sud/Ouest, pour moi un véritable Paradis. Le Népal m’a rappelé mon Sud/Ouest natal, le pays où tout le monde est entre soi. Or, si l’on casse cela … ».

« Ce qui arrivera à mon héroïne, c’est qu’elle sera déracinée, tout comme Karan, qui lui n’est ni Népalais, ni occidental, ce qu’il vit avec une certaine tristesse ».

« La partie romanesque s’exprime dans l’hypersensibilité des choses, il faut quitter pour évoluer, perdant quelque chose, mais gagnant également autre chose ».