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Rencontre avec Michel Bouvier

Whooz : Michel Bouvier
ON : Avec « Le silencieux » (Ravet-Anceau)

Dans l’ombre de Simenon

Michel Bouvier est un universitaire spécialiste de Montaigne qui a écrit « Lambersart-sur-Deuil » et « Le silencieux » deux polars édités aux Editions Ravet-Anceau dans la collection Polar en Nord. Rencontrer Monsieur Michel Bouvier c’est rencontrer un amoureux des mots et de la littérature, un écrivain qui prends plaisir a raconter des histoires, a faire vivre ses personnages, et a parler de son art.

Qui êtes-vous, Monsieur Bouvier ?

Michel Bouvier, professeur de lettre donnant encore des cours à la Catho de Lille – spécialiste du XVIIème siècle. Après avoir écrit des livres universitaires je me suis mis au Polar, pour m’amuser ! C’est plus divertissant d’écrire des polars que des thèses !

« Pour moi c’est un amusement que d’écrire un polar ».

Comment faites-vous donc pour vous amuser ? (Quel est votre process de création ?)

Je détermine le lieu où se déroule l’action, et un scénario s’en dégagera. Ce sera souvent la scène qui débute le livre. Les personnages apparaissent, et l’histoire vient !

« Tout se développe en écrivant ».

Tout se développe en écrivant, donc je n’ai pas de plan, pas de scénario, juste une idée vague, l’évolution des personnages guidera la construction de l’histoire, les événements.

Puisqu’ici il s’agit d’un roman policier, il y aura un meurtre ! Mais je ne sais pas qui a fait le coup !

« Je découvre en écrivant »

Cette découverte m’amuse. Si je connaissais l’histoire ça ne m’amuserais pas.

Nous avons donc un meurtre et ensuite des personnages qui cherchent à comprendre ce qui s’est passé ! Le côté psychologique sera supérieur à l’intrigue (celle-ci se constituera à cause des personnages).

Le Nord de la France tient-il une place importante dans vos deux livres édités dans la Collection Polars en Nord des Editions Ravet-Anceau ?

Mes personnages évoluent dans le Nord de la France, mais ma source d’inspiration n’est pas le Nord, c’est mes personnages. Je ne fais pas de romans régionaux !

Revue de titre

Mon premier Polar édité dans la collection Polar en Nord porte le titre de « Lambersart-sur-Deuil ». Celui-ci a participé au concours sang pour cent organisé par la collection a l’occasion de la sortie du 100ème numéro de Polar en Nord. J’étais l’un des finalistes, et à ce titre, j’ai été édité. Ce fut-là mon premier livre.

« Le Silencieux », mon second ouvrage est paru fin août 2013. C’est à partir de celui-ci que j’ai fait revenir mon personnage de l’inspecteur Maugrart, un personnage de « mauvais grès » ! Etymologiquement il correspond à un dérivatif, à un jeu de mot avec « Maigret » et « Mauvais grès ».

« Simenon est un grand maitre du roman policier, je suis dans son ombre ».

Simenon est donc une de vos influences ?

Simenon est un grand maitre du roman policier, je suis dans son ombre. Mais je suis également marqué par Bernanos et par Julien Green. Toujours attiré par le côté psychologique avec une belle écriture qui restitue la vie intérieure des personnages.

Une dimension humoristique existe également dans mes romans. Face à la tristesse du sujet, il faut que je compense. Je mets de l’humour dans des personnages haut en couleur, vivants, des personnalités fortes – ceci dans un style alerte, vif. Cela contrebalance le tragique du roman policier, qui par définition est tragique !

Quel est votre futur, Monsieur Bouvier ?

Vous savez j’aimerai m’essayer a tous les genres littéraire, mais il me faudrait plus d’une vie !

Mes projets littéraires sont l’écriture d’un nouveau polar ! Avec Maugrart ! C’est un personnage qui m’inspire. Je vais également écrire un roman historique se déroulant au XVIIème siècle autour de la construction de la citadelle de Lille. Période marquée par le début de l’occupation de Lille par la France et par une épidémie de peste.

Seriez-vous tenté d’écrire un Polar Historique ?

Cela ne me semble pas compatible de faire les deux en même temps. Le roman policier commence au XIXème, pas avant !