Rencontre avec Lucienne Cluytens

Rencontre avec Lucienne Cluytens

Whooz : Lucienne Cluytens
ON : Dans toutes les bonnes librairies, et en particuliers à l’Atelier Mosesu*

Lucienne mène la danse

Voilà 10 ans que Lucienne Cluytens est une figure du monde du polar. Son premier livre édité fut un coup de maitre, depuis l’écrivaine ne cesse d’écrire, d’étonner et de se renouveler. C’est avec grand plaisir que nous avons rencontré Lucienne Cluytens pour en savoir plus sur son parcours.

Qui êtes-vous, Lucienne Cluytens ?

Je sais pas ! Je suis une fille, pas une Dame ! Je suis féministe. Jeune, j’ai lu beaucoup de polars, j’ai toujours aimé ça ! San Antonio, Conan Doyle, Arsène Lupin, Simenon (une grande inspiration), et Agatha Christie.

Je ne suis plus toute jeune, mais je me sent encore comme une fille !


L’écriture, une vocation tardive ?

J’ai été institutrice.

Je me suis mis tard à l’écriture, en 1996, par hasard. Je ne pensais pas que je pouvais écrire. C’est lors d’un séjour déprimant à l’hôpital que je me suis mis à écrire des histoires sur papier. Déjà une histoire policière, disparue, dans les oubliettes.

J’ai toujours aimé raconter des histoires. Ecrire des histoires c’est une continuité de ce que je faisais ado. J’aime raconter des histoires, inventées ou pas, d’ailleurs !

Quand je suis rentrée de l’hosto l’expérience d’écriture m’avait plu. J’ai appris à me servir d’un traitement de texte, surtout je me suis inscrite à un atelier d’écriture afin de trouver ma voie (ma « voix » !). J’ai eu la surprise de plaire, les gens de l’atelier d’écriture voulaient connaitre la suite de mes écrits. De fil en aiguille j’ai sorti un manuscrit, l’ai soumis à la critique de quelques amis, l’ai amélioré, pour enfin le soumettre à quelques éditeurs (39 en tout !). Je n’ai eu qu’un seul retour positif ! C’est comme ça qu’est sortie « La grosse » (ed. Liv’éditions), qui a été nominée au Salon du Polar SNCF à Montigny-lès-Cormeilles (Paris). C’était donc un encouragement à continuer. De plus mes ventes n’étaient pas « de complaisance ».


Bibliographie. Pouvez-vous nous parler de vos ouvrages ?

La grosse (2004) – Une jeune femme obèse, en bute au racisme d'un receveur, devient serial killer pour garder son travail à la poste de son village. Ce livre est sorti chez « Liv’éditions » sous l’enthousiasme de son éditeur.

Le petit assassin (2006) - « Le petit assassin » (également chez Liv’éditions) devait porter le titre : « Plus de récré pour Akim ». Son sujet est fort, son action se déroule dans le vieux Lille, en 1977, on y suit une  institutrice pied-noir, transplantée à Lille suite à la guerre d'Algérie, qui croit reconnaître, quinze ans après, un jeune assassin parmi les élèves. Elle sombrera dans une folie meurtrière.

Après « Le petit assassin » je suis passée chez « Ravet-Anceau ». Ils furent les éditeurs des « Peupliers noirs », dont l’action se déroule à Henin Beaumont. « Les peupliers noirs » a obtenu le « Prix Rosatti 2008 », un Prix datant du dix-huitième siècle décerné par Arras et qui récompense des auteurs ou artistes qui ont œuvrés pour la Région. Suite à cela j’ai été inscrite pendant deux ans au programme du BAC Français, à l’initiative d’une prof d’Aire-sur-la-Lys. J’ai donc travaillé avec des élèves, un travail très fructueux, très intéressant.

Les peupliers noirs (2008). J’ai choisi la ville d’Henin Beaumont suite à une discussion avec Franck Thilliez, je voulais ancrer mon histoire dans un endroit sinistré, avec du chômage, de la pollution … Mon point de départ c’est l’histoire d’une femme capable de sortir les autres de la mouise, sans en être capable pour elle-même. Elle travaille dans une maison de retraite où les personnes âgées semblent spoliées par la directrice. Elle mènera donc son enquête. Dans « La grosse » et « Le petit assassin » on est du point de vue du tueur, on comprend leurs motivations, on est dans leur quotidien. « Les peupliers » se concentre sur un personnage qui mène une enquête. Ce personnage n’est pas un policier, ce n’est qu’ensuite que j’ai commencé la série du Capitaine, puis du Commandant Flahaut.

Flahaut. J’avais un copain d’enfance qui a été inspecteur à la PJ et qui m’a renseigné sur le fonctionnement de la police, on ne peut pas écrire sans base solide ! En tout j’ai écrit quatre enquêtes de Flahaut. Flahaut, c’est du polar d’atmosphère, des enquêtes de raison. L’enquêteur réfléchi, un peu à la Simenon, on va dire ! La série des Flahaut a commencée chez « Ravet-Anceau » (avec « Lille-Québec, aller simple » puis « Les bagnoles ne tombent pas du ciel » et « La mort en guêpière ») pour se poursuivre chez « Krakoën » (« Miss Lily-Ann »).

La Panthère sort ses griffes (2014). Un jour Maxime Gillio, un auteur d’une très belle écriture que j’ai connu chez Ravet, m’a dit « lâche-toi », je me suis donc lâchée et j’ai écrit « La Panthère sort ses griffes ». J’ai préparé ce livre avec l’Atelier Mosesu, un nouvel éditeur du Havre. J’aime bien mon dernier né avec son côté « Lara Croft » en couverture ! (La couverture a été confiée à Fleurine Rétoré, une petite jeune qui a trente ans et qui travaille pour « J’ai lu » à l’illustration de leurs collections de Vampires). Mon héroïne est déjantée, elle mène sa propre justice, pour moi c’est l’anti Flahaut. J’ai adopté mon style à ce jeune personnage, et je n’ai pas eu de mal à faire ça ! Flahaut est châtié, littéraire, la Panthère est plus moderne, dans l’air du temps. Ce premier roman inaugure la série « Dirty Girls » de l’Atelier Mosesu, d’autres titres suivront avec des personnages de filles déjantées qui mènent la danse, voilà.


Quel est votre domaine d’inspiration ?

D’où elle vient ! Je n’en sais rien ! Pour Flahaut j’ai trouvé mon inspiration au Québec, au moment de mon séjour on y parlait de pédophiles ! On parle toujours de ce que l’on connait, de ce qui vous touche, et on fait des écarts. « Lâche-toi » m’a dit Maxime Gillio, Flahaut c’est la loi, pour la Panthère, j’ai pris le contrepied ! C’est une possibilité de vie que j’aurai voulu suivre ! Un cerveau travaille, on ne sait pas toujours ce qui s’y passe !


Quel est votre process de création ?

J’ai un thème en tête, forcément j’ai un crime, son assassin, et je vois comment ça va finir. Je n’ai pas forcément la trame en tête, elle sera « vague », elle s’établira au fur et à mesure que j’avance dans le récit.

J’ai également une « fiche personnage » qui s’enrichie au fil de l’Histoire. J’y mets tous ses détails, nom, prénom, couleur des yeux … ces genres de détails sont importants car il ne faudrait pas changer en cours de route !

J’établie également une fiche chronologique pour le déroulement des actions du tueur, de l’enquêteur …

Je fais bien sûr des recherches en même temps car on ne peut pas tout savoir. J’ai notamment des contacts avec la police, j’ai besoin de crédibilité, je ne peux pas inventer.

Quand j’ai tout rassemblé, j’écris d’un seul jet, je le fais lire à des amis pour recevoir leur critique, corrections orthographiques, et autres. J’envoie le tout à l’éditeur, qui lui l’envoie à son comité de lecture. Là je peux être amenée à recorriger (il n’y aura pas grand-chose à changer, tant mes corrections se font en cours d’écriture).


Quel est votre futur, Lucienne Cluytens ?

J’ai des tas de projets, notamment avec Maxime (Gillio), explorer la série de la Panthère, le Flahaut suivant est écrit, il est en passe d’être publié. Je vais voir le retour de la Panthère, passer d’un personnage à l'autre et peut-être les faire ses rencontrer ! Pourquoi pas !
 


Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM

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21/01/2015
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