Rencontre avec Armelle Carbonel autour de Criminal Loft

Rencontre avec Armelle Carbonel autour de Criminal Loft

Whooz : Armelle Carbonel
ON : Criminal Loft, Fleur Sauvage, 2015

Rencontre avec Armelle Carbonel

Rencontre avec une nécromancienne

Armelle Carbonel est l’auteure de « Criminal Loft » livre remarquable et remarqué (ce qui est le moindre que l’on puisse dire !). « Criminal Loft », son premier ouvrage publié, est un subtil « page turner » (tout est dit !). Une intrigue originale servie par des personnages hauts en couleurs, dans une écriture rythmée et qui aime à jouer avec son lectorat. Nous avons eu le bonheur de rencontrer Armelle Carbonel (nous ne nous en sommes pas encore remis !) …


Qui êtes-vous, Armelle Carbonel ?

(Oui, la question est toujours aussi « solennelle », mais on ne change pas une question « qui gagne », une question « percutante » !)

Armelle Carbonel : Je suis une nécromancienne à l’aube de sa carrière.

(Ça c’est de la réponse !)

Je suis une romancière qui a commis le forfait d’écrire « Criminal Loft ». « Criminal Loft » est mon premier roman publié. Auparavant j’avais déjà écrit « beaucoup de chose », principalement des Nouvelles et quelques pièces de Théâtre, non jouées. J’ai écrit ces pièces lorsque j’étais adolescente sans tenter qu’elles soient jouées. J’ai également écrit un chant militaire pour le 526ème Bataillon du Train en collaboration avec le Chef Principal de la Musique de l’Armée de Terre. Enfin, je suis l’auteure de poésies. Mes premiers mots ont été rédigés sous forme de poèmes (« Réincarnation » est le titre de mon premier poème).


Pouvez-vous nous conter « l’aventure « Criminal Loft t », votre livre événement ?

Mes deux premiers romans sont sortis en autoédition, « Criminal Loft » à lui passé quelques étapes par rapport à l’autoédition. Avec « Criminal Loft » j’ai réussi à faire quelques Salons et à être lu par Claire Favan et Jacques Saussey. J’ai réussi à intégrer l’univers du Polar. En 2012 un de mes premiers lecteurs a rencontré la Directrice Littéraire du « Livre de Poche » lors d’une projection et lui a remis mon livre. La maison d’édition eut alors le projet de publier le livre sous la forme d’un « Inédit Livre de Poche ». Ce qui ne s’est pas fait. « MA éditions » s’est ensuite intéressé au livre que j’ai réécris sur des points suggérés. « MA » est tombée en liquidation judiciaire deux jours avant que je signe le « Bon à Tirer ». La plus-value fut pour moi d’avoir retravaillé mon texte, ce que j’ai adoré, ce qui est le travail d’un éditeur. La troisième étape de l’ « aventure « Criminal Loft » » fut ma rencontre avec « Fleur Sauvage ». « MA éditions » avait annoncé la parution de mon ouvrage, après les déboires de la structure j’ai dû annoncer que mon livre ne sortirait pas. Gaylord Kemp, blogueur pour « DBDLO » m’a contacté et m’a mis en relation avec « Fleur Sauvage », « Criminal Loft » a été lu, accepté et édité.

(Ce qu’Armelle Carbonel tait, par pudeur, c’est qu’édité son livre a été remarqué de Gérard Collard et est devenu un véritable phénomène d’édition).


Transition idéale pour que vous nous parliez de « Criminal Loft » !

« Criminal Loft » est une télé-réalité qui pousse un concept à l’extrême, son enjeu étant la vie. Chaque candidat étant déjà condamné à mort. Les concepteurs du jeu ont choisi d’enfermer huit candidats condamnés à mort dans le sanatorium de Waverly Hills, lieu qui existe et qui est chargé d’histoires. Sous le principe de la télé-réalité chaque semaine un candidat est éliminé par les téléspectateurs et regagne ainsi le couloir de la mort. « Criminal Loft » met huit forces en compétition à qui on demande de montrer la meilleure facette d’eux-mêmes alors qu’ils sont tous des psychopathes. L’intérêt de l’émission pour le spectateur c’est l’attente de ce qui va se passer. Si l’on regarde ce qu’il se passe actuellement on s’aperçoit que « Criminal Loft » est moins trash que les productions actuelles, mais qu’on s’en approche tout de même.

(Le comble de la télé d’enfermement est, actuellement, atteint par « Podavi », une télé-réalité Serbe qui encourage les clashs entre ses candidats).

L’histoire de « Criminal Loft est née en 2007 (soit six ans après « Loft Story ») à force de voir fleurir diverses télé-réalités aux concepts de pire en pire sur les écrans français et de par le monde. « Koh Lanta » fait manger des vers à ses concurrents … Pourquoi le téléspectateur regarde-t-il ? Il se lasse, alors il faut le combler d’autres choses. Jusqu’où la télé-réalité peut-elle aller ? Jusqu’où va-t-elle aller ? Il n’y a pas pire que la « télé-réalité » pour nous conter la vie des gens.


Des personnages. Comment s’est fait votre « casting » ?

J’ai choisi six hommes et deux femmes, une partition équilibrée par rapport au nombre de femmes et d’hommes enfermés dans le couloir de la mort. Il me fallait des personnages différents, avec, pour certains, des liens entre eux. Des personnages qui soient susceptibles de s’affronter. Je me suis mis à la place des concepteurs du jeu !


En quoi a consisté votre travail de documentation ?

Je lis beaucoup d’ouvrage de psychologie criminelle, sur les tueurs en série. J’ai fait quelques recherches pour affiner les profils de mes personnages. Ceux-ci sont nés « naturellement » psychopathes.

Je n’ai pas eu besoin de réellement me documenter par rapport à la mécanique télévisuelle. J’ai suivi « Loft Story » en 2001, et ai vu comment une télé-réalité fonctionne à ce moment-là. Il est facile de voir les ficelles du fonctionnement de telles émissions. J’y ai rajouté les miennes par rapport à la logique de l’intrigue est des personnages.

Ma recherche documentaire s’est axée sur la psychologie de mes personnages et sur les lieux de l’action de « Criminal Loft ».


Le sanatorium de Waverly Hills. Un personnage à part entière de votre histoire.

Exact. Ma prison est un personnage à part entière. Le sanatorium de Waverly Hills est un endroit qui existe, un endroit pour lequel j’ai effectué une solide recherche documentaire. Je me suis intéressée par hasard à ce lieu, j’avais mon histoire en tête. Le sanatorium de Waverly Hills s’est imposé à moi, et à l’histoire. C’était le lieu idéal, il fallait que je l’exploite. J’ai effectué une recherche de documentaire à base d’écrits de recherches internet, et iconographique. Ce dernier travail a été important pour moi. Le sanatorium de Waverly Hills est souvent associé au paranormal, mon histoire flirterait avec le fantastique, sans en franchir la frontière. J’ai voulu rester dans le réel. J’exploite juste des ficelles.


Comment avez-vous bâti votre intrigue ?

Au fil de l’eau ! Je savais que je diviserai mon livre au fil des épreuves de « Criminal Loft », les personnages m’ont ensuite guidé du début à la fin de l’ouvrage. Ils m’ont donné une idée de la destination que je devais emprunter. Ce sont vraiment mes personnages que j’ai écouté.

Avant de les écouter j’avais en tête le titre de mon ouvrage. Il a défini l’identité de mon livre.


Quelles ont été vos influences ?

D’une manière générale, j’apprécie Cizia Zykë et la musique classique. La musique classique transcende l’horreur (voyez « Orange Mécanique » !). J’aime Mozart et Berlioz.


Félicitations, vous êtes la première auteure à ne pas me citer Stephen King ! Ôtez-moi d’un doute, une certaine cellule, la « chambre 502 », de votre sanatorium est « sous influence » du maitre !

Ma « chambre 502 » exploite des thèmes du fantastique. Stephen King le fait également dans ses ouvrages. Jeune lectrice j’ai été marquée par Stephen King et notamment par « Carrie » mais rapidement je me suis tournée vers d’autres auteurs, les ouvrages de Patrick Senécal ou de Laurent Scalese par exemple. Ce dernier signe d’ailleurs la préface de « Criminal Loft ».


Quelle conclusion pouvez-vous apporter à « l’aventure « Criminal Loft » » ?

L’expérience d’un premier bouquin publié avec un travail de réécriture en suivant les conseils d’un éditeur. J’ai adoré aller chercher au plus profond de moi. Un travail fabuleux, difficile. Un travail qui nécessite de se remettre en question. Un travail qui m’a appris la rigueur, j’avais déjà la persévérance.


Quels sont vos projets, Armelle Carbonel ?

Je suis actuellement en cours d’écriture de mon « second » bouquin. J’en ai trouvé le titre, c’est pour moi un fil conducteur, son identité. Ce prochain ouvrage représentera plus de travail que « Criminal Loft ». La pression du second livre existe. Le résultat sortira en janvier 2017.


 

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15/06/2016
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