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Mr Robot une série enthousiasmante

Whooz : Mr Robot
ON : France 2*

Mr Robot : Moderne, efficace
et hautement addictif

Par Fabrice Tricoche (http://www.cinephemeride.com/)

France 2 lançait ce lundi 19 septembre en deuxième partie de soirée, derrière le final de l'excellente mini-série belge « La Trêve », les deux premiers épisodes de « Mr Robot », nouvelle petite bombe venue des Etats-Unis, du moins si on en croyait la presse, les internautes, les amis qui connaissaient déjà et à peu près tous les autres, une unanimité, un brin gênante quand on veut se faire sa propre impression de la manière la plus objective possible.

30 secondes, c'est à peu près le temps qu'il m'a fallu pour être embarqué dans l'histoire dont le narrateur est le personnage principal et dont finalement les pensées prennent l'ascendant sur les dialogues dans un style qui n'est pas sans rappeler les adaptations de Frank Miller « The Spirit » ou « Sin City ». Très rythmé, le pilote nous propulse dans la vie d'Elliot, un jeune technicien informatique acariâtre et un hacker, aussi talentueux que paranoïaque, qui a la fâcheuse habitude de surveiller le monde qui l'entoure à travers des écrans, non pas ceux de caméras comme un voyeur mais en piratant ordinateurs, téléphones, réseaux sociaux ou tout autre source d'information potentielle lui permettant de débusquer d’éventuelles menaces pour son entourage. Un jour, il est contacté par Mr Robot, un mystérieux hacker, tout aussi coriace, qui lui propose une étonnante collaboration qui pourrait changer le monde. Seulement Elliot est-il vraiment prêt à aller jusqu'au bout, quelles qu’en soient les conséquences ?

Si le scénario est très fort, l'élément clé du feuilleton est son acteur principal Rami Malek, impressionnant dans son jeu et dans ses expressions corporelles, et l'on comprend vite pourquoi il a remporté un Emmy Award ce week-end. On oublierait presque que face à lui il a Christian Slater, acteur à la carrière autrement plus dense mais dont l'impact reste limité, du moins sur les deux premiers épisodes. Artistiquement, la mise en scène est magistrale, bien qu'un peu baroque par moment et l'ambiance urbaine omniprésente, grise, terne, métallique contribue à souligner la solitude du héros enfermé dans sa (géniale) psychose.

C'est intelligent, très intelligent, le pilote frôle même par instant la perfection mais au final « Mr Robot » est tellement encré dans la réalité que le plus paranoïaque n'est pas Elliot mais bel et bien le téléspectateur qui derrière son écran se demande quelle part de cette histoire pourrait-être réelle. Brillant et inquiétant à la fois.

* A partir du 19 septembre 2016 à 22h45 sur France 2