Le Lille Comics Festival 2016

Whooz : Le Lille Comics Festival – Le Festival de la Bande Dessinée
ON : Lille, les 24 et 25 septembre 2016

A la découverte du
Lille Comics Festival 2016

Par Nicolas Fournier

Après s'être tenu au Gymnase, à la Halle aux sucres et plus récemment à la Gare Saint-Sauveur et au Grand Sud, cet événement qui fête ses 10 ans a cette fois posé ses valises au Tri Postal. Le dimanche, les amateurs du genre (les comics vous l'aurez compris) se pressaient déjà aux abords afin de bénéficier des meilleures places pour voir les dessinateurs français et étrangers (britanniques essentiellement mais aussi Américains et quelques Espagnols). Car mis à part le genre particulier mis en valeur durant ce week-end c'est aussi le système de dédicace qui s'éloigne fortement de ce que peuvent connaître les amateurs de BD franco-belge.

En effet, les artistes du genre travaillent généralement à la commission, c'est-à-dire la réalisation d'un dessin plus ou moins complexe (taille, colorisation) selon une grille tarifaire. Autant dire que pour quelqu'un comme moi, habitué à simplement faire la queue avec un album de son auteur favoris dans l'attente d'un dessin sur la couverture, il faut faire sa révolution copernicienne !

Heureusement l'association Art Thémis qui organise l’événement à tout prévu. Aussi est-il possible d'acheter un print (sorte d'ex-libris) et d'obtenir du même coup un ticket pour un free sketch (comprenez un dessin sans autre transaction financière). La qualité de ces dessins est bien sur variable d'un dessinateur à l'autre mais au moins, les fans peuvent repartir avec un souvenir au moindre coût.

Ce genre de salon est bien sûr l'occasion de rencontres. Avec les dessinateurs bien sûr, généralement très ouverts et sympathiques. Ils prennent le temps de répondre aux quelques questions que je tente (selon ce que mon niveau d'anglais me permet d'exprimer). Une mention spéciale pour le britannique D'Israeli qui prend la peine de s’exprimer dans un français tout à fait convenable, tout en assurant à merveille les ombrages sur mon dessin de Batman. Ou encore Mike Dowling (auteur de Death Sentence) qui s'amuse de constater qu'il lui est plus facile de venir à Lille que d'aller à Londres (il vit dans le Kent). Rencontre également avec les autres participants, généralement plus calés que moi sur l'univers foisonnant du comic américain. Je rencontrerai pêle-mêle un jeune homme originaire du valenciennois avec qui nous évoquons la prochaine convention du genre qui se tiendra dans cette ville, un « vétéran » du genre qui évoque avec gourmandise ses exploits et notamment son voyage à Chicago il y a une vingtaine d'années. Mais aussi un étudiant qui dépensera ses économies pour un dessin de Barry Kitson.

Le grand jeu entre festivaliers est bien sûr de comparer les dessins obtenus. À ce petit jeu, il faut constater que les auteurs francophones s'en tirent plutôt bien. Le Canadien Niko Henrichon et les deux Stéphane (Crety et Perger) sont souvent les plus demandés, en plus des stars anglo-saxonnes (cette année l'invité vedette était Glenn Fabry qui travaille sur la série Preacher notamment).

Entre deux dédicaces, une pause s'impose. Divers stands commercialisent la pop culture actuelle sous toutes ses formes (BD, pardon... comics, statuettes et autres T-shirts). Des conférences ont également eu lieu. C'est l'occasion d'entendre le point de vue des artistes sur divers sujets : de la censure à la place laissée aux structures indés dans l'industrie du comic. Les quelques personnes avec qui j'ai pu parler ont paru ravi de leur journée. Je note même une certaine amélioration (de mon point de vue en tout cas) sur l'organisation. Cette année le temps est au rendez-vous, on voit des gens s'éventer tellement il fait chaud dans cette salle du Tri Postal. Je fais même remarquer à D'Israeli que par le passé les auteurs se plaignaient plutôt du froid !

L'accès aux auteurs était également beaucoup plus fluide et il me semble que chacun a pu trouver ce qu'il souhaitait en un délai raisonnable. En espérant que l’association organisatrice puisse trouver le moyen de pouvoir organiser plus régulièrement cet événement, il s'agit d'un événement que je recommande même si, comme moi, on n’est pas franchement un aficionado du genre.

Galerie exclusive, Photos de Nicolas Fournier

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