Rencontre avec Jean-Michel Isebe

Rencontre avec Jean-Michel Isebe

Whooz : Jean-Michel Isebe
ON : Dans tous les Salons des Hauts-de-France

Rencontre avec Jean-Michel Isebe

Rencontre avec un Serial-Lecteur (comme Hannibal !)

Vifs remerciements à Oliver Vanderbecq, passionné, libraire fondateur de la librairie « Humeurs Noires » de Lille. Vifs remerciements également à Mag.

Certains l’appelleraient volontiers « le papy grognon du Noir » tel Oliver Vanderbecq, libraire fondateur de la librairie « Humeurs Noires » de Lille, Le Corbac himself. Lui préfère « L’homme aux sacs », le surnom que lui a donné Danielle Thierry. Jean-Michel Isebe est, comme il le dit lui-même, un « écumeur de Salons ». Pourquoi ? Par goût de la rencontre, de la découverte, essentiellement noire. Le Noir et ses nuances, un genre qu’il a découvert il y a quelques années et qui correspond à ses recherches de lecteur. Qui se cache derrière Jean-Michel Isebe ? Rencontre avec un passionné.


Qui êtes-vous, Jean-Michel Isebe ? (selon la traditionnelle première question des interviews/découvertes de Whoozone.com)

Jean-Michel Isebe : Jean-Michel Isebe, 64 ans (ça ne me dérange pas de dire mon âge). Je réside dans la Somme. Depuis soixante ans je suis un grand dévoreur de livres. Cela me vient de famille. Ma mère m’a toujours raconté que je savais lire et écrire quand je suis rentré en maternelle ! Le livre a toujours été pour moi un objet fascinant. Ma passion du polar/roman noir/thriller a débutée il y a 5 ans avec la découverte fortuite du Salon d’Arras. C’est à Arras que j’ai découvert un monde qui m’a conquis, le monde des auteurs de polars. A partir de ce moment-là j’ai continué de fréquenter les manifs et les Salons ayant trait au polar. Et les manifestations au nord de Paris sont nombreuses !

Maintenant à la retraite je peux lire trois livres par semaine ! Avec des bonheurs divers. J’aime les romans noirs à connotation sociale du type de Marin Ledun, de Dominique Manotti ou encore d’Elsa Marpeau. Romans qui sont ancrés dans la société, et les conflits qu’elle traverse.


S’il n’y avait qu’un seul roman à retenir de vos lectures, quel serait-il ?

Si je ne devais retenir qu’un seul bouquin ce serait « On se souvient du nom des assassins » de Dominique Maisons, l’une de mes dernières lectures, l’un de mes derniers très gros coup de cœur. Dominique Maisons, c'est Le Louis Feuillade du XXIème siècle. Il use sans vergogne de l'imparfait du subjonctif avec une rare aisance afin de replacer la langue dans le contexte historique imposé par son roman. Je suis admiratif de son style. Dominique Maisons possède une écriture rare, c’est un très grand. Et quel travail de recherche historique ! « On se souvient du nom des assassins » est un chef d’œuvre, un livre haletant de bout en bout.


Etes-vous intéressé par la littérature dites « blanche » ?

Je ne suis pas tellement attiré par elle. Je cible. Cette littérature n’est pas ma priorité. Par contre j’ai toujours lu des essais, des pamphlets. Avec l’âge j’ai un peu tourné la page de cette catégorie. Le monde du polar, du roman noir correspond plus à mes attentes d’un livre. J’ai accumulé chez moi plus de 2100 ouvrages, 80% sont des romans noirs et associés. En 60 ans j’ai eu plusieurs bibliothèques, a de nombreuses reprises, lors de déménagement par exemple, j’ai donné mes ouvrages. Dans l’absolu j’aimerai lire l’intégralité de ce que je possède actuellement mais je sais que je ne pourrai pas y arriver. Je vis une addiction. Je tiens à préciser que mon patelin ne compte pas de médiathèque. Que je suis loin de tout. Mes destinations culturelles sont nécessairement St Quentin, Arras, Cambrai ou Lille ! Il est pour moi une nécessité d’être un client d’Amazon !


Quels sont les rencontres que vous avez faites depuis que vous vous intéressez au monde du polar ? 

Sans prétention je connais 90% des auteurs français du genre. On m’appelle l’ « écumeur de Salons » ou encore l’ « homme aux sacs » (c’est ainsi que m’a baptisé Danielle Thierry). Je côtoie tous les Salons au nord de Paris. J’ai fait parfois des déplacements de quelques 500 bornes aller/retour ! Par exemple pour le Salon du Havre ou celui d’Aigreville (près de Montargis). Rien ne m’arrête, j’ai cette passion. Je suis d’ailleurs admiratif de tous les passionnés. Je déteste les personnes qui se contentent d’exister et qui ne vivent pas.

Le livre m’a sauvé. Le livre comme moyen curatif, c’est pas mal, non !


On ne peut s’empêcher de se poser des questions « pratiques » : Comment avez-vous classé votre bibliothèque ?

J’ai longtemps classé l’ensemble de mes livres par ordre alphabétique. Ce que je ne fais plus car l’entreprise est chronophage, je la juge maintenant inutile. C’est un véritable travail de Sisyphe. Je me contente maintenant d’un rapide classement, avec une mise en avant de mes coups de cœur et de ce que je projette de lire.


A lire trois livres par semaine, arrivez-vous à vous souvenir de l’ensemble de vos lectures ?

Lorsqu’on lit trois livres par semaine on ne peut tout retenir ! Les capacités humaines sont telles ! Par contre si on se replonge dans un ouvrage on peut très facilement se remémorer ses faits ou les sensations qu’on a eu en le lisant. Ce que je peux dire c’est que je connais les bibliographies des auteurs que je côtoie. Je connais leurs thématiques, leurs éditeurs, leurs parcours … Je me souviens également des « coquilles » que j’ai repéré à la lecture de leurs ouvrages !


De lecteur, voudriez-vous, avez-vous le souhait, de devenir auteur à votre tour ?

Je n’ai pas la capacité d’écrire quelque chose d’original ! Je sais par contre que je manie bien la langue française. Mais j’ai un imaginaire trop réduit. Les auteurs me permettent de voyager. Si j’écrivais ce serait trop « classique ». Sur des thèmes rabâchés, vus et revus ! Comment faire du neuf ? Comment écrire avec style ? Je préfère être un bon lecteur.


Lire vous permet-il de vivre la vie « par procuration » ?

On peut se poser la question. C’est la fameuse chanson de Goldman. Bizarrement je me suis reconnu dans cette dernière, même si on est loin du compte en ce qui concerne ma vie. Je lis pour comprendre la société. Je suis d’une grande lucidité sur la société. C’est fatiguant d’être lucide !


Dernière question de notre entretien, avant de vous remercier du temps que vous nous avez accordé, pouvez-vous nous confier votre rêve de lecteur ?

Mon rêve de lecteur ! C’est mon prochain livre !


Il est donc temps de se quitter, merci, Jean-Michel Isebe, de nous avoir accordé de votre temps. A bientôt. En Salons, forcément.

 


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09/12/2016
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