Quand on a que l’humour d’Amélie Antoine

Quand on a que l’humour d’Amélie Antoine

Whooz : Amélie Antoine
ON : Quand on a que l’humour, Michel Lafon 2017

Derrière les masques

Alors tout ira bien, « Quand on a que l’humour » d’Amélie Antoine

« Quand on n’a que l’humour » est le livre de l’été 2017. Le livre de votre été.


Amélie Antoine, dont « Quand on n’a que l’humour » est le second opus publié, nous donne à suivre dans son second roman les parcours de deux personnages auxquels on s’attache avec intérêt dans un récit découpé en deux parties distinctes, ceux d’Edouard Bresson et de son fils Arthur. La première partie du livre d’Amélie Antoine suit le parcours d’Edouard Bresson, idole de la scène humoristique, l’un des artistes préféré des français, un Jean-Marie Bigard (pour le côté populaire du personnage) mâtiné d’un Edouard Baer (pour le côté dandy du héros développé par Amélie Antoine) auquel on pourrait ajouter un côté Baffie pour le franc parlé que la jeune auteure a donné à l’artiste qu’elle a créé. La seconde partie suit quant à elle le parcours d’Arthur Bresson, le fils d’Edouard, à la recherche de son père dans un jeu de rôle construit par ce dernier. Arthur découvrira ainsi un père qu’il a toujours jugé trop absent.

Outre la rigueur de la construction de son récit, l’une des forces du dernier opus d’Amélie Antoine est la construction de ses personnages dont celle d‘Edouard Bresson, artiste prisonnier de son image et qui s’interroge sur sa vie, sur les sacrifices que celle-ci lui a demandé. Amélie Antoine, dans la première partie de son dernier livre, alterne présent et flash-backs sur la vie de son héros avant que celui-ci rentre en scène au Stade de France. Edouard voudrait tenter quelque chose de nouveau dans son art, et éprouve un regret, l’absence de son fils Arthur qu’il n’a malheureusement pas vu grandir.

Clown triste. Si Bresson pourrait être comparé à Bigard/Baer/Baffie, c’est Robbie Williams qui a inspiré Amélie Antoine pour la construction de son personnage. L’acteur américain était un clown triste comme tant d’humoristes. Quelle était la brisure de Robbie Williams, quelle est celle d’Edouard ? Pour comprendre la faille d’Edouard il faut remonter au début des années 80, le futur artiste était alors bègue. Une blessure dont il ne se remettra jamais décidera de son destin d’humoriste. Edouard Bresson n’acceptera jamais complétement son succès et vivra avec le syndrome de l’imposteur chevillé au corps. Syndrome renforcé par la culpabilité.

Relations filiales. Le dernier livre d’Amélie Antoine regarde et questionne avec finesse les relations parents/enfants. Edouard n’a pas vu grandir Arthur, son fils. L’humoriste vit un véritable dilemme entre sa vie de famille et sa vie professionnelle mais s’il se l’avoue difficilement l’explication de son mal être se trouve au-delà des raisons de sa carrière. « Plus tard » il aura le temps de vivre ! – « Plus tard » juge-t-il. La seconde partie de « Quand on a que l’humour » est une chasse au trésor organisée par Edouard pour son fils qui permet d’aborder frontalement leurs relations filiales en épousant le point de vue d’Arthur. On s’apercevra dans cette partie du récit d’Amélie Antoine qu’Edouard pense plus à son fils que ce dernier ne le croit, et qu’il existe entre eux quelques liens invisibles notamment cette superstition de se fixer des conditions remplies pour se dire : « alors tout ira bien » (« Alors tout ira bien » était le titre initial de « Quand on a que l’humour »). 

Amélie Antoine, auteure de « Fidèle au poste » (Michel Lafon, 2016), thriller psychologique remarquable, aborde ici un autre genre avec « Quand ou a que l’humour ». Moins « page turner » que son ainé, le second opus d’Amélie Antoine cultive quand même le suspens en manipulant subtilement son lectorat entre le vrai et le faux. « Quand on a que l’humour » exploite quelques thèmes chers à l’auteure et présents dans « Fidèle au poste », notamment les thèmes du mensonge, du secret et des regrets.

« Quand on a que l’humour » (l’analogie de titre avec la chanson de Jacques Brel, « Quand on a que l’amour » n’est bien évidemment pas fortuite) est le subtil portrait d’un homme, Edouard. Il peut également se lire comme le récit de la naissance d’une âme, c’elle d’Arthur, ce fils à la recherche de son père.



Supplément. La seconde partie du roman d’Amélie Antoine renferme un jeu d’indices en direction de son lectorat, à lui de trouver le message caché. Si le lecteur trouve le message caché, alors tout ira bien !

Collector. Heureux les possesseurs de la dite « version bleue » de la couverture du second roman d’Amélie Antoine. Il s’agit là de la première version de la couverture signée Mathieu Thauvin. Cette dernière présente un nez de clown posé sur la scène d’un théâtre et sous le feu des projecteurs d’une salle vide. Cette version collector fut commercialisée lors des avant-premières assurées par Amélie Antoine avant la sortie officielle de son second livre et notamment lors de l’édition 2017 du Salon de Bondues. Le rendez-vous annuel de Bondues est un événement cher à Amélie Antoine, le Salon 2016 était le premier auquel était invitée la jeune auteure. Amélie Antoine y défendait alors « Fidèle au poste » (Michel Lafon, 2016).



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27/06/2017
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