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36.15 code Père Noël de René Manzor

Whooz : René Manzor
ON : 36.15 code Père Noël

Joyeux Noël !

Il est (presque) « seul à la maison », il va affronter le Père Noël en personne, son nom est Thomas et il a 9 ans. Vous avez reconnu le pitch de « 36.15 code Père Noël ». Quarantenaires (et les autres aussi, ne soyons pas réducteurs!), voici une bonne nouvelle : Après quelques 30 années, à l'occasion des fêtes de Noël 2017, « 36.15 code Père Noël », le film de René Manzor, sort enfin en vidéo. En Blu ray (collector), plus exactement.

René Manzor présente 36.15 code Père Noël – Le Chat qui Fume

Ecrit en 1987, tourné en 1988, projeté au marché du film de Cannes en 1989, projeté en ouverture du Festival d'Avoriaz en 1990, sorti officiellement le 17 janvier 1990, « 36.15 code Père Noël », excellente incursion française dans la cinéma de genre, est rapidement devenu culte. Qu'est-ce qu'un film culte ? Souvent un film qu'on a pas vu ! Il fut difficile de découvrir « 36.15 code Père Noël » sur les écrans français en 1990 (sa sortie est à considérer comme une « sortie technique » : peu d'écrans (17 en tout), surtout parisiens, et une semaine d'exploitation, tout au plus), il fut également difficile de le voir à la télévision (« 36.15 » n'est pas vraiment un film « de Noël » ! dire qu'on l'a souvent rapproché de « Maman j'ai raté l'avion » ! L'opus de Chris Colombus sorti une année après le film de René Manzor étant plutôt un « srewball version of « Père Noël » » une sorte de plagiat burlesque du film du réalisateur français), seule une copie DVD des plus pitoyable permettait de palier à la diffusion de ce petit chef d'oeuvre (pourquoi « Petit », me direz-vous!). « Le Chat qui Fume » en France et « Camera Obscura Filmdistribution » en Allemagne proposent dorénavant une version remastérisée en numérique 2K à partir du négatif d'origine et du son Dolby Stéréo SR d'origine du film de René Manzor. A vous le duel sans merci de Thomas et du Père Noël psychopathe, la nuit sera longue !

Côté film

Le pouvoir de l'imagination

« Tous les enfants croient au magique et cessent de le faire en grandissant. A l'exception de ceux qui ont été trop déçus par la réalité pour en attendre des récompenses » (Bruno Bettelheim). Tout le film de René Manzor tiens dans cette citation en préambule du film. « 36.15 code Père Noël », c'est le pouvoir de l'imagination.

Thomas (comme Saint Thomas, celui qui ne croit que ce qu'il voit !), c'est l'imagination au pouvoir ! Celle de devenir un « Rambo » en puissance (voir la superbe séquence hommage de « 36.15 » à « Rambo 2 » en ouverture du film lorsque Thomas se prépare à combattre, en jeu, des créatures imaginaires). On n'est pas sérieux quand on a presque 10 ans ! Et l'environnement quotidien peut se convertir en véritable parcours du combattant ! Du rêve à la réalité, il n'y a qu'un pas et le 36 15 code « Père Noël » va se transformer en 36 15 code « Barjot » via la vengeance d'un ex employé du magasin de la mère (Brigitte Fosey) du petit Thomas. « Si l'on voit le Père Noël, il se transforme en ogre ! » Lui dit-elle avant de partir pour son magasin. Thomas verra le Père Noël ! L'ogre passera, on s'en doute, un sale quart d'heure (« Ici tu es chez moi, et tu vas regretter d'être venu ! » lui lancera Thomas). Et si le Père Noël a le vice pour lui, Thomas (mini Rambo) a lui le pouvoir de son imagination.

« 36.15 code Père Noël » est un film à l'efficacité redoutable tant dans son scénario que dans sa mise en scène. « 36.15 » peut se comprendre comme une sorte de parcours initiatique où un « Monsieur tout le monde » (qui renaîtra de la boue) est plongé en plein cauchemar dans un territoire familier (certes « bigger than life »), c'est également l'histoire d'une culpabilité, celle de Thomas qui croit que parce qu’il a vu le Père Noël celui-ci s'est transformé en ogre. « 36.15 code Père Noël » est enfin un film dont le pan technologique est essentiel à l'intrigue. Le minitel est ainsi ce qui attire « le mal » dans l'antre de Thomas, les jouets du garçon (voir les préparatifs de sa vengeance), ce qui, selon lui, lui permettra de sauver sa peau.

Au générique. Il faut saluer le travail de Patrick Floersheim dans son rôle de Père Noël psychopathe. Face à lui, dans le rôle de Thomas, on retrouve le jeune Alain Musy que l'on avait découvert dans « Le Passage » en 1986, le premier film de cinéma de son papa, René Manzor. (Et si l'on étudiait « Le Passage / 36.15 » comme un diptyque !). Le cinéma pour René Manzor est une affaire de famille « 36.15 code Père Noël » (tout comme « Le Passage » d'ailleurs) a été produit par Francis Lalanne, son frère, et a vu sa direction musicale assurée par Jean-Félix Lalanne, son autre frère.

Côté Blu ray

Bien évidemment image et son rendent hommage au travail de René Manzor.

La direction artistique des bonus a été assurée par le réalisateur. Parmi les bonus vous apprécierez le commentaire audio que René Manzor apporte à son film, mais également « l'enfance de l'art » avec Alain Musy (l'interprète du petit Thomas). Les passionnés ne manqueront pas le comparatif Film/Story-board, et mieux encore ils découvriront « Synapses » (1981), le premier court métrage du maître. Pour l'anecdote et pour pousser la nostalgie à fond redécouvrez le clip « Merry Christmas » dont Bonnie Tyler est l'interprète, ainsi que les films-annonces français, italien et américain de « 36.15 code Père Noël ».

Joyeux … Noël !

3615 code Père Noël – Bande-annonce – Le Chat qui Fume