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1 2 3 … Zombies vu par Bertrand Crapez

Whooz : Bertrand Crapez
ON : 1,2,3 … Zombies (Livr'S - 2018)

Rencontre avec Bertrand Crapez
autour de « 1,2,3 … Zombies »

« 1,2,3 … Zombies » de Bertrand Crapez est le nouveau titre de la collection « PoSt-Apo » des éditions « Livr'S », ce fut un bonheur de rencontrer son auteur et de parler Zombies avec lui. Arrrgggr.

Mise en garde : Attention âmes sensibles s'abstenir. Ces propos ne sont autres que ceux de l'auteur : "Qu'est-ce qui vous inquiète le plus dans la vie entre un rongeur, une salade ou une cuvette de toilettes ?" Bertrand Crapez, dans son dernier opus, s'est amusé à jouer avec nos peurS à la sauce zombie, un cocktail détonnant. Un véritable OVNI, selon Emilie Ansciaux, son éditrice.

« 1,2,3 … Zombies » selon Emilie Ansciaux, éditrice de l’ouvrage

Emilie Ansciaux : « 1,2,3 … Zombies » est un livre piquant, noir. On commence un chapitre « mignon » et au détour des pages on entre dans des situations où l'on reste « scotché » - « C'est du Zombie ! ». Ce livre s'adresse à un public averti, certaines de ses scènes sont trash, voirE gores.

Avec « #SeulAuMonde » de Céline Saint-Charle, « 1,2,3 … Zombies » ré-ouvre la Collection « PoSt-Apo » de « Livr'S ». Une collection que l'on aimerait développer. Le genre « post-apocalypse » permet notamment de poser de nombreuses questions sur la société.

Sur « Walking Dead ». « 1,2,3 … Zombies » n'est pas du tout dans la ligné de « Walking Dead ». La série américaine suit un groupe de personnages, « 1,2,3 … Zombies », lui, suit « le virus ». On voit se développer l'épidémie dans des chapitres courts où l'on découvre une multitude de situations et où l'on suit une galerie de personnages. Par exemple un maire ambitieux, un geek resté seul chez lui ou encore une femme enceinte. Le lien qui relie tous ces personnages : Le virus. Comment ces personnages vont-ils réagir face au virus ?

« 1,2,3 … Zombies » selon Bertrand Crapez, son auteur

Bertrand Crapez : « 1,2,3 … Zombies » c'est du pulp trash, comique et méchant. Ce que l'on ne fait plus avec du Zombie depuis quelque temps. Le Zombie, pour moi, doit faire passer des messages politiques et sociaux. « La nuit des morts vivants » de Roméro, que l'on considère comme le premier film de Zombies, vit s'embrasser un noir et une blanche. Plus tard Roméro, dénoncera la société de consommation ainsi que d’autres aspects de la société américaine. « Walking Dead » est un produit « calibré » qui ne dénonce rien de la société. WD met en avant le héros face à de nombreux zombies … voilà qui n'est pas intéressant. C'est une caisse de résonance sans âme. Dans « 1,2,3 … Zombies » mon action se déroule dans le Jura, soit dans le « trou du cul du monde » ! « 1,2,3 … Zombies » ne présente ni héros ni religion outrancière. Mon ouvrage est construit comme les «Chroniques martiennes » de Ray Bradbury avec une multitude d'histoires qui mettent en scène des gens lambda. C'est ainsi que mon livre met en scène les travers de l'âme humaine, l'avarice par exemple, ou encore l'ambition politique ! Les zombies sont « à la con », les vrais salopards sont les vivants. Sans me prendre au sérieux, mes zombies me permettent de souligner le cynisme de notre société. Mes propos ont bien sûr été écrits très sérieusement. Je dis : « voilà ce qui arrive (ou ce qui peut arriver) si des zombies surgissent dans nos vies. Voilà ce qui nous pend au nez si l'on est victime d'un virus de type « ébola ». On sera lâche, égoïste, pas héroïque … La vraie vie n'est véritablement pas telle que dans « The Walking Dead ». Notre société est en état d'urgence, OR le zombie est une menace lente. Les gens s'y habitueraient. Serait-on solidaires face à la menace ? Non.

Si l'on parle de séries, « 1,2,3 … Zombies » serait plus dans la lignée de « Z Nation » et de son esprit « anar ». Il ne faut pas s'excuser de faire des choses effroyables.

Le Zombie est à la mode, mais arrêtons : Le Z est brutal, point.

Inspiration. Roméro fait partie de ma culture. « 1,2,3 … Zombies » est inspiré par Bradbury. J'ai monté tout mon pitch en vacances, en Martinique ! Car j'avais peur dans l'avion qui nous a conduit là-bas ma famille et moi. D'où la présence dans « 1,2,3 … Zombies » d'une Nouvelle qui se passe dans un avion. « 1,2,3 … Zombies » est le roman le plus heureux que j'ai eu à concevoir. A l'inverse d'auteurs « torturés » par leurs écrits, ici, avec « 1,2,3 … Zombies » je peux dire que loin d'être torturé, j'ai écrit mon roman dans une « joie féroce » ce qui, pour moi, est plutôt rare.

De la couverture. Cette dernière représente une jeune fille de dos jouant à « 1,2,3 … soleil ». Autour d'elle, des zombies. L'illustratrice de « 1,2,3 … Zombies » se nomme Capia. Cette dernière a travaillé avec Emilie Ansciaux, éditrice du bouquin. Je suis content du résultat. Mon pulp a une couverture qui accroche. Mon lecteur sait qu'il va passer un bon moment. En jouant à « 1,2,3 … soleil » avec ces zombies, la petite fille de la couverture ne sait pas qu'elle va se faire bouffer. C'est l'humanité qui joue à l'autruche.

Du titre. « 1,2,3 … Zombies » est un titre a la fois potache et sérieux. Je voulais un titre enfantin avec le mot « zombie » dedans (j'ai peiné à trouver!). Je trouve marrant de détourner le côté puéril.

Des projets. Ecrire une suite à mes zombies sera compliqué. Je n'ai plus de choses à dire ! Mon futur c'est l’adaptation BD de l’ « Héritier du Roi Arthur » par Lou Ardan, illustrateur de talent, puis un polar fantastique qui portera sur les services secrets français pendant la guerre d'Algérie. On sera loin des zombies !