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Séance infernale de Jonathan Skariton

Whooz : Jonathan Skariton
ON : Séance infernale – Sonatine éditions, 2018

Séance infernale de Jonathan Skariton

Sonatine éditions, 2018

Chronique de Bruno D

C'est un thriller audacieux que nous livre Jonathan Skariton pour son premier roman. Ce dernier combine plusieurs univers et plusieurs époques pour créer une histoire assez captivante, je dois bien le dire. On y discute origine et invention du cinématographe et on part à la recherche d'un film fameux « Séance Infernale » qui aurait été le premier film tourné par un réalisateur français, Augustin Sekuler, bien avant Thomas Edison ou les Frères Lumière !

Derrière ce récit ou Skariton fait preuve de pas mal de maîtrise, le romancier a effectué un vrai travail de fond et de recherche pour bâtir une aventure somme toute assez bluffante et haletante.

Le personnage principal, Alex Whitman, est plein de zones d'ombre. C'est une espèce d'archéologue du cinéma que l'on paie cher pour retrouver accessoires, vieux films et affiches rares, bref un chasseur de trésors très spécialisé.

Cette mission que lui confie l'énigmatique Valdano, est la quête de toute vie, le Graal, que beaucoup ont cherché aux quatre coins du monde, sans jamais trouver même une preuve ou un indice, validant sa réelle existence ; le film « Séance infernale ».

Alex Whitman va devoir explorer le monde et retourner à Edimbourg, ville tragique pour lui, où sa fille a disparue presque sous ses yeux il y a dix ans, et où sévit toujours à l'heure actuelle un très préoccupant kidnappeur meurtrier, peut être le même ?

Mélange des genres et d'interrogations, on avance crescendo entre des cadavres brûlés, des vols et des individus louches rôdant à proximité, bref une ambiance digne des vieux films en noir et blanc dont les ombres inquiétantes n'en finissent pas venir hanter les nuits des cinéphiles. Ça sent la poussière, le mystère, la pellicule inflammable et une immersion profonde dans des petits secrets bien gardés.

Alex Whitman et ses acolytes bien sympathiques, Charlie et Mac Bride, auront bien du fil à retordre pour franchir pallier après pallier les difficultés liées à leur quête.

La dernière partie de ce roman, sorte de jeu de pistes se déroulant dans les sous-sols d'un Edimbourg caché, entre Indiana Jones et Harry Potter, mené tambour battant est certes assez jouissive, mais m'a moins convaincu, même si le puzzle diabolique achève de se mettre en place et que l'auteur apporte enfin les réponses aux questions que nous nous sommes posées tout au long de ces 380 pages.

La grande réussite de ce synopsis réside dans le voyage que nous fait entreprendre l'auteur au cœur de l'univers du cinéma et des doutes qui entourent son invention. Les frontières entre notre monde actuel et la fin du siècle dernier sont bien minces et si l'on sait discerner dans le miroir autre chose que notre propre reflet, on y relèvera bien des éléments troublants.

« Séance infernale » est à lire pour se faire plaisir, pour se faire peur, mais surtout pour passer un agréable moment à partir d'un sujet original que l'auteur a su rendre attrayant grâce à un rythme rapide et des personnages attachants.