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Désoxy de Jean-Marc Demetz

Whooz : Jean-Marc Demetz
ON : Désoxy – Les Presses du Midi, 2018

Naissance d'un héros

Désoxy de Jean-Marc Demetz

Chronique de Doc

Ce héros c'est « L'Anonyme d'Anvers », un personnage qui cultive un étrange mystère. Illustre alchimiste à l'époque de Rubens, ce dernier vient en aide à l'enquête que mène la très contemporaine Anouck Furhman de la Crime de Lille à propos de morts particulièrement atroces et qui sembleraient avoir une justification scientifique.

Le temps court pour Furhman et son équipe et l'aide de l'Anonyme d'Anvers est la bienvenue. A condition de savoir qui est cet anonyme dont l'ADN pose question, de savoir qui est cet homme à l'étrange chapeau que l'on peut retrouver dans les toiles de Rubens. Ne serait-il pas lui-même le tueur ? (Celui qui « dé-occis » ses victimes – permettez-moi ce néologisme).

In fine c'est un combat épique qui attend l'Anonyme. Un combat contre un docteur Frankenstein monomaniaque. Mais ne faut-il pas être Diable soi-même pour le combattre ?

La force principale du nouvel opus de Jean-Marc Demetz réside dans les personnages de l'Anonyme d'Anvers auquel le lecteur s'attachera facilement ainsi que celui d'Anouck Furhman (personnage déjà croisé dans « Chrysalide » (Abysses éditions, 2016), le précédent opus de l'auteur) qui, perdue dans son enquête devra abandonner ses certitudes et se remettre en cause. C'est ensuite le climat sombre de l'enquête où les victimes s'accumulent. Climat renforcé par une aura de mystère qui fait se côtoyer quotidien et fantastique. C'est enfin le dénouement, inattendu, qui clos un roman qui aura mené son lectorat de surprises en surprises.

« Désoxy » (pour Acide Désoxyribonucléique) est un roman qui tient toute ses promesses, principalement celle de conter une bonne histoire. C'est également un roman qui introduit un nouveau personnage récurrent dans le paysage de la littérature populaire française : L'Anonyme d'Anvers. Personnage récemment repris par Roger Facon dans « Tuer pour dagon » (Les Presses du Midi, 2019), et qui poursuivra bientôt ses aventures sous la plume de Jean-Pierre Bocquet puis sous celle de Léo Lapointe ainsi que d'autres plumes aguerries aux littératures de l'imaginaire et du sombre.

Naissance ou renaissance d'un héros. L'Anonyme d'Anvers est un personnage qui a réellement existé. Alchimiste réputé, ce dernier a laissé peu de traces. L'Anonyme d'Anvers est également un personnage de fiction qui est déjà apparu sous forme anecdotique dans « Entretiens avec un très vieux vampire » de Roger Facon, dans « 666, Quai de la Scarpe » de Michel Meurdesoif (qui n'est pas un pseudo) et dans « Les Œufs de Lewarde » de Jean-Marc Demetz. Trois opus sortis aux éditions Engelaere dans leur collection « 666 » en 2013. Personnage mystérieux et remarquable, contemporain de Rubens, alchimiste héritier de Nicolas Flamel, immortel lié aux Rose-Croix, il est maintenant un personnage récurrent qui traverse les siècles dans la collection « L'Anonyme d'Anvers » (Polar et plus) que développe « les Presses du Midi » depuis 2018. Une collection qui permet d'aborder nombre de thèmes divers liés à l’ésotérisme ou encore à des sujets sociétaux et qui permet donc de suivre un personnage très discret dont les aventures défient le temps. Son but, aider ceux qui sont à la recherche de la vérité.