Ristretto de Bertrand Puard
Whooz : Bertrand Puard
ON : Ristretto – FleuveNoir, 2019
L'esperluette
Ristretto de Bertrand Puard
Chronique de François C
Sous le signe d'Edmond Dantès. « Ristretto » de Bertrand Puard (« Les Effacés » (Hachette Jeunesse, 2012) ou la trilogie « Bleu, Blanc, Sang » (Hachette Romans, 2016)) est l'histoire d'une vengeance de type « Monte Christo » avec pour fond le milieu de la finance, et plus particulièrement celui du négoce de café. Qui se venge ? Comment ? Arrivera-t-il (ou « t-elle ») à ses fins ? Scandale d'Etat en vue !
2018, des collaborateurs de « la Premium », société de trading de matière première, notamment spécialisée dans le courtage de café, sont assassinés dans différents endroits du monde – leurs point commun : Etre en possession d'une cerise de café gravée d'une esperluette rouge sang (autrement dit du fruit entier d'un caféier sur lequel est gravé une esperluette, le signe « & » (la 27ème lettre de l’alphabet), rouge sang). Mêlée à l'un des meurtres, Carla Brunante, ex-déontologue congédiée par la société de courtage, se voit confiée par Victor d'Amadieu, son P.D.G., d'enquêter sur les troubles qui affectent son ancienne entreprise. La voilà plongée, en compagnie de Nicolas, ancien garde du corps du président de la République en place et actuel agent de sécu du patron de la Premium, missionné auprès d'elle par ce dernier, dans une enquête qui la mènera aux quatre coins du monde.
Les bienfaits de la mondialisation. « Ristretto » est le fruit d'une riche recherche documentaire, notamment sur le monde de la finance. Un monde que l'on devine aisément comme obscur, s'accommodant peu de la morale. Le terrain polardeux idéal. Ce qui qualifie l'opus de Bertrand Puard. L'enquête est ici menée par Carla et Nicolas (sans que celle-ci ne pousse la chansonnette !). Qu'ils soient policiers, détectives, journalistes, ou issus de l'alliance entre une déontologue et un garde du corps, qu'importe les enquêteurs pourvu que la vérité jaillisse ! Elle jaillira. Surprenante. Logique. Après un long parcours truffé de doutes, de grandes avancées, de fausses pistes, et de morts (dans le meilleur des cas).
Face à ces « forces sombres qui la traque sans relâche » (dixit la quatrième de couverture), Carla devra lutter contre « ses propres démons ». Principalement les peurs dictées par sa reconstruction personnelle, mais également par celles dictées par son instinct maternel. Théo, son fils, s'est plongé dans un profond mutisme suite aux événements qui ont affectés sa mère et lui, et est soigné sous l'autorité du professeur Génessier de la Pitié-Salpêtrière.
Avec son intrigue menée à cent à l'heure « Ristretto » est un café serré que l'on déguste avec délectation. Crédible dans l'univers qu'il décrit « Ristretto » ne manque pas d'humour (toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé …), l'ingrédient idéal pour enlever toute amertume et révéler un arôme absolument exquis !
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