Vindicta de Cédric Sire vu par Eppy Fanny

Vindicta de Cédric Sire vu par Eppy Fanny

Whooz : Cédric Sire
ON : Vindicta - Métropolis, 2019

Vindicta de Cédric Sire

Chronique d’Eppy Fanny

Roman dédié à Claude Mesplède. La seconde partie de l’interview** réalisé et mis en ligne avant cette chronique lui rend un bel hommage.

Avec ce roman, comme Cédric vous l’a expliqué lors de son interview*, il s’émancipe de « Sire Cédric » et de l’étiquette qui colle à ce nom.

Ses lectrices et lecteurs fidèles dont je suis, retrouveront ici la qualité de son écriture et sa patte parfois gore. Ceux qui ne le connaissent pas découvriront un auteur dont on devient accro. Car Cédric, une fois encore, nous offre des personnages attachants, dans lesquels chaque lecteur peut s’identifier.

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L’histoire :

Celle de plusieurs personnes dont les univers vont se croiser et se télescoper, dans le sang et la violence. De personnes qui ont fait les mauvais choix et qui devront en assumer les conséquences. Parfois ultimes.

Pendant 10 ans, un petit groupe de militaires œuvre pour la France. En Afghanistan, au Tchad, au Mali, au Nigeria, partout où les intérêts de notre beau pays doivent être défendus. Coûte que coûte. Et peu importent les méthodes et le nombre de morts. Il faut raser des villages entiers en tuant jusqu’aux enfants ? Pour ces soldats c’est un travail. Ils ont été choisis pour le faire. Ce sont des tueurs de la pire espèce que l’armée encourage à s’exprimer.

Extrait P.13 :

« La main de son supérieur accroche de nouveau son épaule.

- Pas de sentiment. Tu traites les cibles et tu oublies. Il n’y a pas d’autre façon de faire. C’est reçu ?

- Reçu mon Capitaine.

Avec un signe de tête en guise de ponctuation, l’ombre s’écarte et rejoint ses équipiers. La formation se déploie entre les foyers de l’incendie.

Pas de sentiment.

Plus jamais.

Un peu plus loin, son viseur se pose sur la nuque d’une silhouette allongée. Une autre fille voilée, à peine majeure, qui feint – mal – l’immobilité de la mort. Ses membres, agités de tremblements nerveux la trahissent.

Cette fois, le doigt du soldat presse la détente sans hésiter.

Traiter les cibles. »

.

Ils n’ont plus de noms, que des pseudos et ils ont toutes latitudes pour agir. Sans limite.

Ont-ils encore une âme et une part d’humanité ?

L’un d’eux n’est pas en capacité de se réinsérer dans la vie normale. Hier il tuait pour l’armée, aujourd’hui des contrats, via le Dark Web, lui permettent d’assouvir ses instincts, ses pulsions. Sa normalité à lui c’est de tuer sans laisser de trace. Et pour ça il est exceptionnel.

Puis il y a ce groupe de jeunes de cité. Ils galèrent. La vie n’est pas simple pour eux : Damien qui bosse comme un dingue pour aider sa mère et son petit frère. Le père les a abandonnés. Il y a Audrey, la petite amie de Damien qui vit avec lui. Elle a fui son propre foyer, son père violent, voire pire, et sa mère qui laissait faire. Puis il y a Elie, chauffeur-livreur et leur pote Driss. Elie a été informé qu’une transaction illégale va avoir lieu chez un bijoutier. De l’argent sale va changer de mains. Ils ont décidé que c’est dans les leurs de mains que le pognon finira. Avec les infos qu’a Elie le coup sera vite fait. Pas de blessé, les doigts dans le nez ce casse. Le bijoutier la fermera puisque l’argent volé n’est pas censé être en sa possession. Eux les oubliés, les galériens de la cité, avec leur jeunesse et leur crédulité sont certains que c’est leur chance, enfin, celle à laquelle eux aussi ont droit.

Oui mais voilà, rien ne se passe comme prévu. Les informations sur le casse étaient erronées. L’un deux est blessé, les voilà en cavale et en panique, sans l’argent escompté. Dans leur fuite éperdue en voiture ils fauchent la vie d’une enfant. Valentine, victime collatérale de 7 ans.

Alors que le braquage désastreux a lieu, deux flics planquent dans une camionnette. Ils sont en charge de la surveillance de la bijouterie. Deux flics qui se trouvent là comme en punition. Deux ripoux : Fleurot, ancien des stups et Salva ex de la Crim. Ils se retrouvent désormais au groupe surveillance. En prenant des photos, Salva remarque la Clio et l’attitude curieuse des quatre jeunes. Puis les coups de feu, la fuite, l’enfant renversée. Fleurot lui interdit de quitter leur poste d’observation, interdiction relayée par leur supérieur, mais Olivier Salva ne peut si résoudre. Car ripoux oui mais avec un grand cœur et des valeurs. Olivier est rongé par la culpabilité. S’il était intervenu au moment des coups de feu la fillette serait vivante. Il lui tiendra la main jusqu’à ce que les secours arrivent, et attendra dans les couloirs de l’hôpital pour savoir si elle vivra.

Hôpital où il fera la connaissance de Marie, la mère de la fillette. Une jeune femme qui écrit des livres pour enfants et dont tout l’univers s’écroule. Olivier s’interroge sur l’absence du père. La réponse de Marie claque : il n’y en a pas. Salva promet de retrouver les responsables. Il faut dire que Marie est très belle.

Devant le fiasco du casse la tension monte entre les jeunes. Chacun tente de survivre à sa façon, de reprendre le cours de sa vie. Mais la culpabilité, la colère, le ressentiment, l’incompréhension, la trahison s’expriment. Les erreurs ne peuvent pas toujours s’occulter, s’oublier.

Et soudain les choses s’emballent.

La mort frappe avec une violence incroyable le bijoutier. Un SDF explique à Salva avoir vu un type tout maigre. Sans visage. Un spectre…. Quitter les lieux. Puis le corps d’un vétérinaire est retrouvé. Enfin ce qu’il en reste.

Et si tout cela était lié ?

Tous les responsables, de près ou de loin, de la mort de Valentine semblent être en danger. Un tueur sans pitié les traque. Lorsque la vengeance est lancée rien ne peut l’arrêter. Salva fera pourtant tout pour sauver les quatre jeunes de l’enfer qui les attend….

« Elle se nomme vindicte ; elle n’est pas neutre, et ne vous permet pas de rester neutre. Qui l’aperçoit frissonne du plus mystérieux des frissons. »

Victor Hugo, Les Misérables

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L’avis d’Eppy

Un livre fort. Totalement abouti, cette fois je peux le dire Cédric !

L’auteur nous entraîne dans un récit haletant qu’il est impossible de lâcher. Et l’on vibre d’émotions à chaque page. Avec ce roman, l’auteur nous emporte et nous manipule avec brio. Pour ma part, j’en redemande.

* ITW CEDRIC 1A - Naissance de Cédric Sire et de Vindicta - Eppy Fanny

** ITW CEDRIC 1B - 2ème partie- Quid de Sire Cédric ? - Hommage à Claude Mesplède – Conclusion - Eppy Fanny

 

Cédric Sire sur WHOOZONE.COM

Vindicta de Cédric Sire (vu par François C)

 

Pour aller plus loin

https://editionscosmopolis.fr/livres/vindicta

https://www.cedric-sire.com/vindicta

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10/01/2020
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