L’énigme de la chambre 622 de Joël Dicker

L’énigme de la chambre 622 de Joël Dicker

Whooz : Joël Dicker
ON : L’énigme de la chambre 622 – Editions De Fallois, 2020

L’énigme de la chambre 622
de Joël Dicker

Chronique de Bruno Delaroque

Que de chemin parcouru pour Joël Dicker depuis 2012, date à laquelle Bernard de Fallois décida de publier pour la première fois un jeune auteur quasiment inconnu. Depuis, et en quelques parutions, le natif de Genève a conquis le monde entier.

Pour ma part, je n'avais pas encore lu ce romancier. J'avais juste vu la série adaptée de son œuvre « La vérité sur l'affaire Harry Quebert » avec Patrick Dempsey. Avec ce nouveau titre annoncé avec force dans la presse, je me suis dit qu'il fallait que l'on fasse connaissance et j'ai acheté ce beau pavé dès qu'il a été disponible en librairie.

Entre temps, tout en continuant mes différentes lectures et chroniques, j'ai vu passer pas mal de retours de lectures mitigées où même carrément assassins. Lorsque je vois ces critiques, ça me motive encore plus et je me dis qu'il faut aller faire la vérité autour de cette affaire.

Bon ou navet insipide ? Voici mon avis sans fard ou édulcorant.

Je ne comprends pas ces mauvaises critiques, à part si le talent et le succès dérangent certains, ce qui comme dans le livre peut mener à bien des rancœurs.

Chapitre 20, c'est à dire au bout de 175 pages, je ne comprends toujours pas ce lynchage en règle. Ce récit est très bon. L'auteur s'amuse visiblement en se glissant lui-même à l'intérieur du roman et en nous livrant quelques secrets : parcours du combattant pour être édité, sa relation difficile au début avec son éditeur. Et puis avec pas mal de malice et d'audace, il nous emmène dans une histoire formidablement construite avec des personnages que l'on découvre au fur et à mesure. Mystérieux et cupides pour certains, veules et puant d'égo pour les autres, seul le fric semble être le point commun sur lequel tous s'accorde.

La banque Ebezner est au cœur de ce roman et une kyrielle d'acteurs se croisent et animent ce roman. Incroyable galerie d'interlocuteurs, Macaire, Jean Béné, Tarnagol, Lev, Sol, Scarlett, Alfred, Horace, Abel, Sagamore, Christina, Arma, Wagner, Monsieur Rose, ce sont ces gens que vous rencontrerez en tournant les pages.

L'auteur aime visiblement naviguer d'une période à une autre et cela semble faire partie intégrante de ses œuvres et cela peut un peu dérouter. Mais ici, ces différentes périodes servent à expliquer les événements et surtout à expliquer la vie et l'évolution de ses personnages. Qui sont-ils, quelle est leur cheminement et quelles sont leurs motivations pour agir ainsi. Oui, c'est complexe, très complexe même, mais on ne peut reprocher à l'auteur de donner de l'épaisseur à ses héros.

Cela lui permet en plus d'amuser la galerie, de noyer le poisson et de nous mener par le bout du nez avec brio et efficacité je dois bien vous l'avouer.

La Suisse n'est pas ce pays indolent que l'on veut bien nous vendre. Genève et sa haute société, le monde de la banque et ses jeux d'influences et de pouvoirs sont partout présents dans ce livre époustouflant. La vérité n'est jamais où on l'attend, et entre jalousie, coups bas et rebondissements, on se trouve dans un roman d'une précision millimétrée. Derrière l'apparat des hôtels de luxe et les bonne mœurs de façade, on se retrouve plutôt au sein d'un panier de crabes et de manipulateurs surprenants prêts à tout pour obtenir un résultat, que ce soit une présidence, des actions, une femme ou encore autre chose.

Cette plongée au sein du monde de la finance sur fond de triangle amoureux est abjecte et violente, bien au-delà des apparences.

Joël Dicker nous livre là un roman passionnant et diabolique, un gros pavé de 570 pages livré avec twists renversants et une écriture affûtée. Non vraiment je ne comprends pas ce dénigrement et ces critiques négatives, mais c'est pour moi une des meilleurs intrigues lues cette année, et je signe volontiers pour un prochain Dicker. Seule la toute fin éclairera définitivement notre lanterne de lecteur après avoir été brinquebalés comme dans le tambour d'une machine à laver tellement les retournements de situation sont nombreux. 

Hommage appuyé à ces Palaces d'un autre temps et d'une autre époque, hommage posthume à Bernard de Fallois, son éditeur, Joël Dicker se livre un peu plus dans ce scénario où les clins d'œil sont légion et les aléas multiples.

Il faut du temps pour lire et apprécier « L'Enigme de la chambre 622 », mais purée, quel plaisir, quel bonheur, quel pied !

« L'écrivain », et vous comprendrez pourquoi j'ai mis des guillemets en lisant le dernier Dicker, est au sommet de son art. C'est remarquable de A à Z et bon sang que ça fait du bien de voir des auteurs inventifs et doués à ce point ! 

 

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13/08/2020
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