La petite mort de Virgile de Christian Rauth

Whooz : Christian Rauth
ON : La petite mort de Virgile – Collection Marge Noire, éditions De Borée, 2019

La petite mort de Virgile
de Christian Rauth

Chronique de Bruno Delaroque

« La petite mort de Virgile » de Christian Rauth, est un roman dont j'ai volontairement freiné ma lecture pour ne pas le terminer trop tôt. Je le fais quelquefois quand je réalise que je suis en train de lire un superbe bouquin et que je vais être triste d'en quitter ses personnages après avoir tourné la dernière page.

Christian Rauth, son auteur, est surtout connu du grand public pour ses nombreux rôles en tant qu'acteur, l'homme est également scénariste et metteur en scène de renom. Avec « La petite mort de Virgile », son quatrième opus au compteur, il renforce son côté romancier et écrivain, une sacré facette pour un auteur dont la plume est plutôt rare, « Fin de Série », son avant-dernier roman (toujours chez « De Borée »), remontant à 2010 ! Attendre neuf ans pour découvrir « La petite mort de Virgile », un aussi bon scénario, ça valait le coup.

Je le découvre aujourd'hui et je vous assure que c'est une pépite qui vous tiendra en haleine du début à la fin.

Cette pépite qui vous tiendra en haleine du début à la fin raconte l'histoire courageuse toujours, et malheureuse parfois de Gina et Virgile, Cesare, Fausto, Carmelita, Fatima, Topor et de bien d'autres. Une histoire de famille portugaise et de maçons ayant fait fortune à coup de sueurs, de truelles et de ciment, de « coups de pouce » du destin et d’événements tragiques, mais pas que.........

On commence avec Virgile Santos, le personnage central de l'histoire autour duquel ce scénario va s'articuler. Le seul problème est que son nom est gravé sur une plaque de cuivre rutilante posée sur son cercueil ; il est mort ! Sa femme Gina, ses amis et connaissances sont là pour lui rendre un dernier hommage.

Puis c'est au tour de Timon Barthès d'entrer en scène ; un inspecteur d'assurances et détective privé menant enquêtes pour retrouver des assurés disparus ou élucider des sinistres litigieux.

Je ne vous en dirais pas plus sur l'intrigue parce ce que j'ai eu un tel plaisir à me plonger dans la trame de cette aventure que je m'en voudrais de spoiler, même si peu, ce que l'auteur a vraiment réussi à mettre en scène pour notre plus grand bonheur de lecteurs.

Christian Rauth est également très adroit dans son écriture et possède du style. Beaucoup d'humour tout au long du récit vous trouverez des allusions et clins d'oeil à pas mal de potes comme Nadine Monfils ou Philippe Setbon, dont j'ai d'ailleurs toujours « Cécile et le Monsieur d'à coté » en PAL.

Avec un regard juste et amusé, parfois acerbe, on se régale en dévorant ces pages et en découvrant cette mécanique parfaitement huilée et machiavélique. Les personnages sont sympathiques ou odieux, pourris ou généreux, leurs parcours sont semés d'embûches et bien loin de l'image lisse et flatteuse que l'on peut voir en apparence.

Les personnage secondaires ne sont pas en reste et les trouvailles sont nombreuses. Quel bonheur de cataloguer les protagonistes par des surnoms (Gorba par exemple), en fonction d'un trait physique ou de caractère. C'est jouissif par moment et cela dure jusqu'à la fin.

La belle Gina éclabousse de toute sa beauté les pages de ce roman, telle une star de cinéma italienne, et la jeune veuve est une jolie proie que beaucoup verrait bien capturer et mettre au fond de leur lit.

Cette histoire où beaucoup d’intérêts et de personnes plus ou moins malintentionnées se croisent et se défient est absolument un régal. C'est un condensé chabrolien de la vie d'une petite ville de près de 40 000 habitants. J'adore ces ambiances et le coup de patte de l'auteur qui croque une galerie de personnages plus étonnants les uns que les autres. Arrangements entr'amis, magouilles, politiques, jeux de pouvoir, argent et cul ; avec ça on peut voir loin. Je te tiens, tu me tiens, et je t'aime  !

Merci Monsieur Christian Rauth pour cette « Petite Mort de Virgile », je lui décerne un « coup de cœur whoozonien », parce que votre histoire m'a emballé et que je quitte à regret tous vos héros.

J'espère, un jour, lorsque les salons littéraires reprendront, avoir l'occasion de venir échanger avec vous. Ces rencontres où les auteurs peuvent venir défendre leur œuvre et discuter avec les lecteurs, blogueurs et amateurs nous manquent comme jamais depuis plus d'un an déjà !


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