Whooz : Bernadette Lafont
ON : 1938 – 2013
L’éternelle égérie
Bernadette Lafont est née le 26 octobre 1938 à Nîmes (Gard), elle est décédée dans cette même ville le 25 juillet 2013.
Bernadette Lafont avait 74 ans, 55 ans de carrière et une filmographie de plus de 100 films. Parmi ces derniers, ses collaborations avec Claude Chabrol sont des plus remarquables.
L’actrice était l’une des plus grandes figures du cinéma français.
Photos exclusives prises lors de l'hommage qui a été rendu à Bernadette Lafont au Festival 2 Cinéma de Valenciennes le 7 avril 2012. Bernadette Lafont était entourée d'Olivier Peyon, de Miss Tic et de Paco Boublard.
C’est grâce à Gérard Blain, son premier mari, qu’elle rencontre François Truffaut. Ce dernier la dirigera dans « les mistons » en 1957 – elle a alors 19 ans. Chabrol la dirigera l’année suivante dans « Le beau Serge », le film fondateur de la Nouvelle Vague dont elle deviendra l’une des égéries. Par la suite Bernadette Lafont sera à l’affiche de « La fiancée du pirate » (1969) de Nelly Kaplan ou de « La Maman et la Putain » (1973) de Jean Eustache.
Le parcours de Bernadette Lafont est celui d’une femme engagée (elle signa en 1971 « le manifeste des 343 salopes »), d’une comédienne qui s’est illustrée au cinéma comme au théâtre (activité qu’elle avait repris dans les années 80).
Vie privée. Après Gérard Blain, l’actrice se remariera avec Diourka Medveczky, sculpteur et réalisateur hongrois. Ils auront trois enfants, Pauline, Élisabeth et David. Pauline Lafont qui décédera accidentellement en 1988.
Cinéma. La carrière de Bernadette Lafont a été récompensée de deux Césars. Le premier en 1985 pour son rôle dans « L'Effrontée » de Claude Miller (César de la meilleure actrice dans un second rôle), le second en 2003 fut un César d’honneur pour l'ensemble de sa carrière.
Télévision. Parmi ses rôles pour le petit écran. Marc Angelo la dirigera dans « Bébé Boum » où elle y sera la grand-mère d’Audrey Tautou, Luc Béraud la dirigera dans « Monsieur Ripois », le remake du film de René Clément.
Scène. Bernadette Lafont s’est notamment illustrée dans « Désiré » de Sacha Guitry ou les « Monologues du vagin » (de 2002 à 2005) d'Eve Ensler. En 2013 elle joua dans Ciboulette de Reynaldo Hahn, une opérette monté par Jérôme Deschamps et mis en scène par Michel Fau à l'Opéra-Comique.
Bernadette Lafont était une voix, un sourire, un tempérament dans le cinéma français.
Filmographie sélective
La filmographie de Bernadette Lafont alterne comédies (quelques nanars !) et films d’auteurs. Son dernier film en date était « Paulette » de Jérôme Enrico.
« Les Bonnes Femmes » (1960) de Claude Chabrol était son film préféré.
1957 – Les Mistons de François Truffaut
1958 – Le beau Serge de Claude Chabrol, elle y incarne Marie, la garce du village, l'ancienne maîtresse de Serge (Gérard Blain) avec laquelle il renoue.
Parmi ses collaborations avec Claude Chabrol, on peut noter également : « A double tour » et « Les Godelureaux ».
1967 – Le Voleur de Louis Malle
1969 - La fiancée du pirate de Nelly Kaplan,
1972 - Une belle fille comme moi de François Truffaut
1973 - La maman et la putain de Jean Eustache
L’actrice fut dirigée par les plus grands, Jacques Rivette, Edouard Molinaro, Pierre Zucca ou Costa-Gavras, et ne négligea pas le cinéma populaire (Max Pécas !).
Bernadette Lafont fut l’égérie de la nouvelle vague, son goût pour l’avant-garde l’orienta également à servir la nouvelle génération de cinéma d’auteur, la relève des Godard/Truffaut, Moshé Mizrahi (« Les Stances à Sophie » en 1971) ou encore Laszlo Szabo (« Les Gants blancs du diable » en 1973).
1979 – La Gueule de l’autre de Pierre Tchernia
Les années 80 la verront chez Mocky (« Le Pactole », « Les Saisons du plaisir », « une nuit à l’assemblée nationale », « ville à vendre »). Sa prestation dans « Canicule » (1983) d’Yves Boisset est également mémorable.
1985 – L’effrontée de Claude Miller. Elle y obtient le César de la meilleure actrice dans un second rôle, tandis que Charlotte Gainsbourg y obtient celui du meilleur espoir féminin.
1999 – Rien sur Robert de Pascal Bonitzer
2006 - Prête-moi ta main d’Eric Lartigau (elle y retrouva Charlotte Gainsbourg)
2007 – Les petites Vacances d’Olivier Peyron
2009 - La Première Etoile (de Lucien Jean-Baptiste)
2013 – Paulette de Jérôme Enrico. Le film fut un succès populaire mérité avec plus de 1 million de spectateurs. L’actrice y campait une retraitée qui se met à vendre du cannabis pour palier sa maigre retraite.
Elle venait de tourner sa première scène dans « Les vacances du Petit Nicolas » de Laurent Tirard dont la sortie est prévue en 2014. Parmi ses projets, elle devait être à l’affiche de « La Deuxième Etoile » de Lucien Jean-Baptiste.
En Novembre 2013 devrait sortir « Attila Marcel » de Sylvain Chomet, son dernier film.
Pour aller plus loin :
Il faut découvrir « Bernadette Lafont, Exactement », le documentaire qu’André S. Labarthe a consacré à cette grande dame du cinéma . Un document de 52 minutes produit en 2008.
Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM :
L'actrice reçu un Hommage lors de la seconde édition du Festival 2 Cinéma de Valenciennes.
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