A+A A-

Le Signal de Maxime Chattam

Whooz : Maxime Chattam
ON : Le Signal – Albin Michel, 2018

Mystères à Mahnigan Falls

Le Signal de Maxime Chattam, un hommage assumé à Stephen King

Le Signal, chronique d'un livre sous influences

Une accumulation de décès, l'apparition de phénomènes étranges et inexpliqués, pourquoi la petite ville de Mahnigan Falls est-elle autant et si soudainement touchée ? Pour la famille Spencer : Tom, auteur de pièces de théâtre à la recherche d'un second souffle, sa femme Olivia, animatrice de télé aspirant à retrouver un certain anonymat, et leurs trois enfants, Chadwick (dit Chad), Owen et Baby Zoey, Mahnigan Falls sonnait comme un nouveau départ. Proche de Salem, la ville se révélera être pleine de mystères, et le théâtre de bien des cauchemars. De troubles référencés chez Stephen King, et dans la culture Fantastique.

« Le Signal » ou la rencontre de Maxime Chattam, de Stephen King et de Steven Spielberg. Après la SF-Fantasy, le roman Noir et le Thriller, avec « Le Signal », Maxime Chattam s'attaque au Fantastique et rend hommage à Stephen King, l'un de ses maîtres. Avec bonheur se doit-on de souligner. Un cimetière Indien, un champ de maïs maléfique, des lieux hantés par le procès des sorcières de Salem ... Nous ne relèverons pas la gageure de relever tous les hommages que Maxime Chattam a choisi de rendre à Stephen King dans « Le Signal ». Ni même à Lovecraft ou à Masterton, pour ne citer qu'eux. D'ailleurs, le peut-on ? (le doit-on ?). Relevons simplement les petits clins d'oeil que l'auteur fait au « Seigneur des anneaux », ainsi qu'à « Stranger things » (la série télé) et au cinéma des années 80 associé à Steven Spielberg : « Les Goonies » ou « E.T. ». « Le Signal » est un roman sous influences (voilà ce qui en fait l'une de ses limites). S'il devait être porté à l'écran, alors le réalisateur idéal ne serait-autre que Steven Spielberg.

De la perfection et de la limite du roman. Un récit rythmé (non dénué de longueurs – En précisant que Chattam donne, entre autre, à suivre deux enquêtes sur les phénomènes paranormaux affectant Mahnigan Falls, celle menée par Tom (accompagné d'Olivia) et celle menée par un groupe d'enfants composé notamment des enfants Spencer) qui prend le temps de développer personnages et situations, une écriture efficace (et visuelle) mis au service d'une bonne histoire et de personnages remarquables même s'ils sont parfois stéréotypés (en particulier le personnage d'Ethan Cobb, le flic). Une écriture qui, de plus, prend plaisir à jouer avec son lectorat. Un décor, Mahnigan Falls, s'imposant comme l'un des personnages clé du livre. « Le Signal » est un véritable cas d'école. MAIS. Au fil de ses 750 pages, « Le Signal » est un livre qui apparaît victime des limites et de la logique qu'il s'est lui-même imposé et peut-être, d'une certaine manière, de son respect pour Stephen King. Limites qui ont des répercutions directes sur son but recherché : susciter la peur. A défaut de la « peur » promise par la quatrième de couverture, « Le Signal » fait délicieusement frissonner.

« Le Signal » est un jeu. Un délicieux jeu sur le Fantastique, sur nos peurs primaires et sur les « fantômes » de notre quotidien. « Le Signal », bel objet aux pages bordées de noir, est un livre qui nous pause des questions sur notre société.