Sex Doll de Danielle Thiéry

Whooz : Danielle Thiéry
ON : Sex Doll – Flammarion / Versilio, 2019 – J’ai Lu, 2020

Sex Doll de Danielle Thiéry

Chronique de Bruno Delaroque

Un étrange client dans un étrange hôtel ; c'est ainsi que commence « Sex Doll » de Danielle Thiéry, opus que j'avais dans ma PAL (Pile à Lire) depuis sa sortie en 2019. Venant de recroiser son auteure à Polar Lens fin Mars 2022, je me suis dit que ce serait bien d'y revenir, comme une espèce de piqûre de rappel... euh enfin piqûre, on va éviter le mot, c'est un sujet aussi sensible que les élections... bref tout ça pour dire que j'ai toujours apprécié les écrits de cette première femme commissaire divisionnaire de l'histoire de la police française.

Pourquoi ? C'est très simple. Ses nombreux romans aux personnages récurrents sont très bons. Ce sont des polars inspirés de la réalité avec une procédure plutôt carrée. On n'est pas dans du capitaine Marleau, cette fiction télévisuelle de grande audience dont la vraisemblance doit faire mourir de rire toutes les polices de l’hexagone.

Un hôtel de passe discret se cache derrière une façade bourgeoise ; les pensionnaires sont des poupées de silicone dernier cri plus vraies que nature. Aucun danger, aucune revendication ; une future mine d'or s’imagine Martin Brand, l’inventeur concepteur de ce bordel 2.0, tellement les amateurs sont nombreux. Mais un client particulier va venir semer la zizanie ; ça c’est l’acte I.

Acte II, une série de meurtres à la mise en scène particulièrement élaborée et morbide, et c’est Edwige Marion qui se trouve embarquée dans un sacré scénario avec la réapparition d'une vieille connaissance.

C'est un plaisir de croiser à nouveau Marion et sa fine équipe, Valentine Cara, Alix de Clavery, Jean-Charles Annoux, Luc Abadie, Rose, et le tout nouvel adjoint de Marion, le commissaire Philémon de Saint-Léger, assez taiseux et énigmatique.

Pas le temps de flemmarder pour L'Office dirigé par Marion avec trois meurtres ignobles de femmes. Premières constatations, toujours importantes au début d'une enquête, juste le temps de s'apercevoir qu'Alix de Clavery, dont l'expertise toujours précieuse et attendue, s'est volatilisée !

Investigations dans les milieux glauques de la prostitution, des étudiantes en quête d'argent rapide et facile avant la grande désillusion ou bien pire ; ce titre de Danielle Thiéry explore de sombres univers pendant qu'un tueur en série nargue les forces de police de façon personnelle et bien ciblée.

Toute la team de la commissaire est mobilisée d'autant plus que l'affaire est complexe.

L'entourage proche de Marion semble être menacé et en danger, tout comme Nina, sa fille, revenue fraîchement de Londres poussé par on ne sait quoi ou qui !

C'est le moment des interrogations pour toute l'équipe et c'est une course contre la montre car Alix de Clavery, la psycho-criminologue n'a toujours pas donné signe de vie. L'ambiance commence à être lourde et étouffante entre sautes d'humeurs et incompréhensions diverses.

La fin de cette histoire est palpitante, avec de nombreux rebondissements. C'est une intrigue sans faille et addictive que ce « Sex Doll ». Des personnages attachants avec leur zones d'ombres, du rythme grâce à des chapitres courts et des scènes d'actions bien menées.

C'est la signature de Danielle Thiéry, du polar nerveux ancré dans la réalité avec une réalisation crédible. Bien sûr que je recommande ; et mea-culpa, j’attendrai moins longtemps avant de remettre mon nez dans un prochain Danielle Thiéry.



Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM

Crimes de Seine vu par Bruno Delaroque

Pour aller plus loin



.