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La Collection 14/18 de Pôle Nord éditions

Whooz : Les Maitres du Roman Historique en Région
ON : La Collection 14/18 – Pôle Nord éditions

Pleins feux sur la Collection 14/18
de Pôle Nord éditions

Dernières nouvelles du front

La Collection 14/18 développée par Pôle Nord éditions ou « La Grande Guerre » vue par des écrivains nordistes et picards est actuellement composée de 9 volumes. Nous avons rencontré quelques-uns de ses auteurs ainsi que son éditeur, complétant ainsi nos rencontres de Sandrine Lecleire (1) et de Philippe Waret (2) autour des « Heures sombres » et de « La Grande Séparation », leurs ouvrages respectifs

La Collection 14/18, présentation de la collection

Monsieur Guillon (Editeur de la collection), pouvez-vous nous présenter la « Collection 14/18 » ?

Gilles Guillon : La Collection 14/18 est née d’une idée de Léo Lapointe et de Jean-Christophe Macquet en 2010/2011, son concept étant le développement de polars se déroulant dans la période du premier conflit mondial. Ce fut ensuite une collection que j’ai développée chez « Pôle Nord éditions » avec l’objectif d’une sortie en 2014 des premiers titres de la série. La collection s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui. Initialement nordiste, son dixième tome sera écrit par un marseillais sur des événements qui se déroulent dans les Vosges ! (ce sera le bouquin le plus cru de la collection, le plus proche de la guerre sale). La collection se développera au rythme de deux titres par an jusqu’à 2018.

Pour résumer, la « Collection 14/18 » c’est de la fiction dans le réel, dans le respect de la réalité historique (c’est-à-dire sans aberrance). Chaque auteur a choisi un aspect de la guerre et a construit une fiction autour de cet aspect. Le contexte historique est référencé et précis.

« Dans l’œil du cyclope » vu par Jean-Christophe Macquet, son auteur

Jean-Christophe Macquet : Mon roman exploite un événement « un peu méconnu » du premier conflit mondial : Les mutineries dans la coalition alliée (les troupes britanniques) à Etaples. Etaples était un nœud ferroviaire qui desservait la Sambre, la Somme et l’Artois. Les britanniques y avaient là un camp d’entrainement. Le camp arrière le plus important du premier conflit mondial. En septembre 1917, « une goutte d’eau », une partie des troupes s’est mutinée (essentiellement des écossais et des australiens). Ces faits sont classés « Secret défense » jusqu’en 2017. Ce que l’on connait vient de témoignage de particuliers, ils racontent que ce fut le chaos pendant une semaine. L’état-major dû envoyer des lanciers (les cavaliers du Bengale) pour restaurer l’ordre.

L’histoire : Le colonel Louis Delamer (l’un de mes personnages récurrent) est un officier des renseignements (un agent spécial) travaillant pour le gouvernement envoyé spécial pour prendre la température du camp et également pour enquêter sur des meurtres rituels concernant des officiers anglais mutinés. Le colonel Delamer sera confronté à un tueur en série qu’il essaiera de mettre hors d’état de nuire et se trouvera au cœur de la fameuse mutinerie. Dans son enquête il sera aidé par un personnage qui a réellement existé, Lady Angela Forbes, une proche de la famille royale.

« Le journal d’Émile : 1915 un poilu dans les tranchées » vu par Lou Desmalines, son auteure

Lou Desmalines : Lou Desmalines est mon nom d’écrivaine. Je ne suis plus nordiste depuis 2009 mais, originaire de Roubaix, je suis restée attachée à ma ville d’origine. « Le journal d’Emile » est mon 4ème polar. Il était pour moi important d’évoquer le premier conflit mondial, de se souvenir de ce qui s’est passé dans les tranchées. Les hommes actuels ne supporteraient pas ce que nos ancêtres ont supportés.

L’histoire : Emile, un poilu, en février 1915 apprend la naissance de sa deuxième petite fille. Tête brulée, il est à peu près sûr qu’il ne reviendra pas de la guerre. Il décide donc d’écrire dans un cahier d’écolier sa vie à Wattrelos à la Belle Epoque ainsi que sa vie dans les tranchées.

La vie de mon héros, Emile Lambray, c’est celle de mon grand-père qui s’est fait descendre en 1915. C’était une véritable tête brulée. J’ai repris les propos de ma mère qui idéalisait son père.

Votre livre possède-t-il une touche féminine ?

Elle transparait avec la naissance de la petite fille ! Je parle également de l’amour de mon grand-père pour ma grand-mère.

L’originalité de mon ouvrage est qu’il possède une touche politique. Gilles Guillon l’a pris pour son aspect dramatique. Les faits que je décris sont vrais, ils sont le fruit d’un an de recherche sur le premier conflit mondial. Avant ce livre je m’étais fait une idée de l’armée, celle-ci s’est cassée.

Quels sont vos projets ?

Je projette d’écrire un livre sur la collaboration forcée des industriels de Roubaix. Un « hommage » aux industriels de Roubaix. J’aime Roubaix, c’est la ville de mon enfance.

« Le ruisseau rouge » vu par Patrick S. Vast, son auteur

Patrick S. Vast : Mon histoire concerne la bataille de la Lys en 1918 et s’inscrit dans la tradition d’un bon roman populaire. Un mélange des genres polar, du roman d’espionnage, de drame paysan et du roman de guerre. Mon histoire est une pure fiction ancrée dans des faits historiques et vérifiables.

Mes recherches historiques ont été énormes car les sources de mon histoire sont peu nombreuses. La bataille de la Lys concernait le Commonwealth et des troupes portugaises. J’ai placé mon histoire à Robecq (qui peut se traduire par « ruisseau rouge », ce qui rejoint mon titre !). Le « Rimbert » étant la rivière qui traverse ce village. Le Rimbert sera un court d’eau qui arrivera à rougir plusieurs fois au cours du premier conflit mondial. Les morts de l’intrigue du polar se mêleront aux morts de la ligne de front.

Inspiration. Mon intérêt pour l’Histoire, mon regard sur l’histoire locale de là où j’habite. C’est ainsi que je me suis intéressé à la bataille de la Lys d’avril 18. Robecq est un village situé entre Béthune et St Venant, il a été le théâtre de la bataille de la Lys. Le titre s’est imposé d’office. J’ai visité le village et l’histoire est venue de suite, par logique avec une intrigue policière où la rivière deviendrait rouge !

Léo Lapointe

Monsieur Léo Lapointe nous a parlé du « Planqué des huttes » (3) lors d’une de nos précédentes rencontres. L’écrivain nous a ici évoqué son projet de suite au « Planqué des huttes ».

Léo Lapointe : Je travaille actuellement à la suite du « Planqué des huttes », il existe d’autres histoires de Chinois avec notamment un voyage particulier avec un cercle de lettrés chinois en voyage en France en 1920.

Mon prochain ouvrage sera une suite « marine » du Planqué des huttes, mon personnage principal sera Rémi Coulon qui au sortir du premier livre était blessé et perdu en mer ! Mon livre suivra également mes trois personnages féminins et mon oncle au bagne. L’action commencera en mai 1918 et se prolongera jusqu’au début des années 20.

Pour l’instant je collecte des éléments historiques et je construis mon histoire. Un travail de plusieurs mois m’attend encore. J’ai un attachement particulier au personnage de Rémi, « Le planqué des huttes » avait une fin ouverte, ce n’était pas un hasard.

En guise de conclusion, introduction à la collection « Belle Epoque », la nouvelle collection développée par « Pôle Nord Editions »

Jean Christophe Macquet, Directeur Littéraire de la nouvelle collection : Le cahier des charges de la nouvelle collection est simple. Le genre de l’ouvrage doit être policier ou aventure, ce sera un « Roman historique et populaire ». Il prendra place sur le littoral du Nord à la Haute Normandie aux alentours de 1900 (de la guerre de 70 à celle de 14) et devra faire un clin d’œil entre un personnage ayant existé et un personnage de fiction. Une dizaine d’auteurs travaillent actuellement selon ces directives.

Le premier ouvrage de la collection paru est « Un Américain sur la Côte d’Opale » (Jean-Christophe Macquet), le second est « Le secret de la petite demoiselle » (Jess Kaan). Le troisième (et dernier en date) est « Amandine et les brigades du Tigre » de Lucienne Cluytens.