Rencontre avec Elena Piacentini

Rencontre avec Elena Piacentini

Whooz : Elena Piacentini
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Rencontre-découverte
d’Elena Piacentini

Rencontre avec une Corse nordiste de cœur

Elena Piacentini est une auteure Corse dont la région de cœur est le Nord de la France – les « Haut-de-France » faut-il écrire maintenant. Riche d’une bibliographie de qualité reconnue par ses pairs et par son lectorat, ce fut pour nous un véritable privilège de la rencontrer pour une « interview/découverte ». Rencontre d’une auteure, d’une révoltée, Elena Piacentini.


Qui êtes-vous, Elena Piacentini ?

Elena Piacentini : Voilà une première question compliquée ! Une Corse exilée dans le Nord, et qui écrit des histoires.


Quel est votre genre de prédilection ?

Mon genre ! La deuxième question est également compliquée ! Des romans policiers qui traitent de sujets d’actualité avec des personnes qui ont quelque chose à dire en bien ou en mal. Edité, je n’ai écrit que des polars. J’écris des polars, et pas des histoires d’amour (même s’il y a parfois des histoires d’amour (qui ne se terminent pas toujours bien) dans mes polars).


Comment vous est venue cette nécessité d’écrire ?

L’écriture vient en lisant. Il faut aimer beaucoup lire avant de passer à l’écriture, je crois. J’ai toujours voulu trouver les mots justes pour comprendre ce qu’il m’arrivait – petite déjà. L’écriture est une manière de recréer un monde tout en parlant du monde qui ne va pas.


D’où votre attachement au polar

Dans un polar on peut tuer des gens (pour de vrai ou pour de faux), c’est moins dangereux que de le faire en vrai ! Dans mes méchants je prends parfois des gens que je n’aime pas. C’est une manière de recréer le réel, d’en faire ce qu’on a envie d’en faire. Je n’ai pas envie de m’approprier le monde d’aujourd’hui, j’ai plutôt envie de le combattre. Au fil du temps je m’aperçois que je me radicalise de plus en plus.

Le polar permet de parler du monde dans lequel on vit. C’est un genre dans lequel on parle d’un monde dysfonctionnant en y plaçant des personnages dysfonctionnant. « Carrières noires » part par exemple du fait que les chiffres de la délinquance chez les personnes âgées augmente, j’ai donc créé trois personnages dissonants dans un monde dissonant.


Vous venez d’évoquer vos « méchants », quel rapport entretenez-vous avec vos personnages ? En parler dans vos romans vous fait-il revoir vos jugements ?

En parler dans mes romans ne me les ferra pas aimer pour autant ! Dans « Le cimetière des chimères » le personnage de Franck Bracco m’a été inspiré par un prof dont j’ai décortiqué et reproduit des mécanismes psychologiques en les poussant à l’extrême. A la fin de mon livre je savais pourquoi je ne l’aimerai jamais (si j’avais continué de le côtoyer, je l’aurai tué ! (peut-être est-il déjà mort !)). Par contre à la fin j’aime les gens qui sont victimes.


Pouvez-vous nous parler de Pierre-Arsène Leoni, votre héros récurrent ?

Pierre-Arsène Leoni (pas d’accent en Corse !) a la petite quarantaine, est flic à la P.J. de Lille, veuf maintenant, avec une petite fille. « Mémé Angèle » est sa grand-mère, un personnage important dans mes livres, voir au-delà (en fait je lui ai prêté ma grand-mère).

Je travaille la psychologie de mes personnages. Quand je construis un personnage je le décris d’une manière la plus réaliste possible. Pierre-Arsène Leoni est un flic dont le sens de la justice l’entraine à marcher en dehors des clous de la légalité. Il a un rapport très libre à la hiérarchie et le sens du travail en équipe. Leoni, c’est en partie moi, pas que moi ! L’écrivain est un peu partout dans ses personnages, même les méchants !

Leoni a ses failles, il a un côté insaisissable, c’est un taiseux, un introverti. Il a un passé familial pas simple, son père ne l’a pas reconnu et trafiquait avec l’Afrique (un scandale de type Angolagate avec retro-commission). Leoni n’est pas une caricature du flic alcolo, c’est un « cabossé introverti ».


Quelle est votre domaine d’inspiration ?

Le réel, la société, le monde de la finance, la politique, les gens d’en haut, les gens d’en bas, les retraités qui galèrent …


Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré ?

Maupassant, Poe, Baudelaire et … Paul Colize ! (ça lui fera plaisir d’être cité ! (rires)).


Pouvez-vous nous parler de votre biographie ?

Ma biographie compte actuellement sept titres. « Un Corse à Lille » (2008), « Art brut » (2009) et « Vendetta chez les Ch’tis » (2010) ont été édités chez Ravet-Anceau dans la Collection Polars en Nord. « Carrières noires » (2012), « Le Cimetière des chimères » (2013 - Prix Calibre 47, « Soleil Noir » 2014), « Des forêts et des âmes » (2014) et « Aux vents mauvais » (2017) chez « Au-delà du raisonnable », une maison d’édition indépendante parisienne dirigée par Véronique Ducrocq et qui publie entre autre Laurence Biberfeld.


Quel titre mettriez-vous en avant pour inviter le lecteur à vous découvrir ?

Je ne peux pas répondre à cette question, c’est comme demander à une mère … Chacun de mes livres est vraiment très différent des précédents. J’ai autant d’affection pour chacun de mes livres. Je sais que mes derniers n’ont pas certains défauts que possèdent mes premiers.


Avez-vous un process d’écriture ?

J’ai une intention. Je n’ai pas de plans, juste de la documentation et mes personnages en tête. Ca à l’air simple dit comme ça ! Mes personnages évoluent, ont leurs logiques et forcément ils alimentent le récit.


Pouvez-vous nous parler succinctement de « Tension sur le Cap Corse », le téléfilm dont vous avez écrit le scénario ?

C’est un téléfilm qui devait s’appeler « Meurtre à Bastia », j’ai écrit son scénario en collaboration avec Catherine Touzet. Sur fond d’enquête « Tension sur le Cap Corse » raconte les relations conflictuelles entre une fille et son père. Ce téléfilm a été diffusé au début du mois d’avril sur France 3.

Ce téléfilm fut pour moi une autre forme d’écriture, un autre travail que celui d’écrire un roman. Catherine Touzet a joué le rôle d’une éditrice, elle a travaillé sur le coatching. Je faisais mon travail, lui envoyait, elle me donnait les codes de l’écriture scénaristique. Un scénario ne vous appartient pas, le metteur en scène y pose son regard, les acteurs se l’accaparent. Je ne me suis pas sentie trahie, notamment par mes personnages.

Je retenterai sans hésiter ce genre d’expérience, mais pas avec n’importe qui. Je retravaillerai avec Catherine Touzet sans hésitation.  

 

Quels sont vos projets ?

« Un Corse à Lille » (roman initialement sorti aux éditions Ravet-Anceau dans la collection « Polars en Nord » en 2008 – Ndlr) ressortira dans une nouvelle édition chez « Au-delà du raisonnable » au début du mois de juin.

« Comme de longs échos », mon prochain roman, sera quant à lui édité par « Fleuve Noir ». Il sortira le 24 août prochain et sera le premier tome d’un diptyque.

Dorénavant je poursuivrai l’écriture des Leoni chez « Au-delà du raisonnable » en alternant avec d’autre romans chez « Fleuve Noir ». Je sais par exemple qu’un jour Leoni ira en Corse, et que ce sera pour une enquête non officielle.


Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM

Rencontre avec Elena Piacentini

Elena Piacentini et Anouk Langaney rencontre croisée

Aux vents mauvais (vu par Bruno D)

Vaste comme la nuit (vu par Bruno D)


Pour aller plus loin

 

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28/06/2017
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