Vaste comme la nuit d’Elena Piacentini

Vaste comme la nuit d’Elena Piacentini

Whooz : Elena Piacentini
ON : Vaste comme la nuit – Fleuve Noir, 2019

Vaste comme la nuit
d’Elena Piacentini

Argument. La capitaine Mathilde Sénéchal n'aurait jamais imaginé retourner sur les lieux de son enfance, un petit village non loin de Dieppe. Mais quand Lazaret, son ancien chef de groupe, lui fait parvenir une lettre sibylline, elle comprend qu'elle va devoir rouvrir une enquête vieille de trente ans. Qu'elle le veuille ou non, le passé ne meurt jamais. Il a même des odeurs, ces odeurs qu'elle sait identifier comme personne et qui sont aussi son talon d'Achille. Il est temps pour elle de sonder sa mémoire défaillante et d'affronter la vérité.
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Chronique de Bruno D

« Des habitants qui ont avalé leur langue. Une forêt où rode un étrangleur de bêtes. Trois maisons isolées en lisière de forêt et l'Eaulne pour frontière », ces mots tirés de la quatrième de couverture de « Vaste comme la nuit » d’Elena Piacentini sont la promesse d’une histoire bien alléchante.

Fervent lecteur des ouvrages d’Elena Piacentini, notamment ceux avec Pierre-Arsène Léoni, j'étais impatient de plonger au cœur du nouveau roman d'une des auteures les plus prometteuses rencontrée ces dernières années.

Elena Piacentini possède un style et une plume bien particulière, une façon de travailler ses personnages et leur psychologie que l'on ne retrouve pas souvent ailleurs. Ainsi, le personnage de Mathilde Sénéchal, son capitaine de police qui après « Comme de longs échos » (Fleuve Noir 2017) apparaît pour la deuxième fois, ne fait pas exception à cette règle tant cette dernière promène depuis sa plus tendre enfance une âme tourmentée et mystérieuse. 

« Vaste comme la nuit » s’attache au parcours de femmes à la destinée quelquefois douloureuse et secrète, tels les personnages d’Adèle, Siwan, Solange, et, bien sûr, Mathilde. Au parcours de gens ordinaires. Des personnages avec leurs petits mystères et leurs parts d'ombres plus ou moins lourdes, plus ou moins dérangeantes, plus au moins abjectes. L'auteure ne se prive pas de nous rappeler que les monstres sont chez nous, derrière nos portes et pas forcément chez les autres ou les voisins. Chaque famille possède ses maux, voir ses morts et ses drames et il n'est jamais bon de vouloir déterrer le passé. La lignée, le destin, tout ce qui fait la descendance, et décide d'une vie est ici en filigrane tout au long du roman.

Quoi de mieux qu'un retour aux sources dans un village où les habitants ont avalé leur langue et où les ombres du passé semblent encore rôder après pas mal d'années pour rouvrir une enquête vieille de trente ans et affronter ses vieux démons !

Si le sujet est prometteur, j'ai trouvé le scénario très lent et très long, presque indolent même. Une mise en place bien trop vaste entre atermoiements et mystères entretenus à coup d'aller-retour entre passé et présent et les différents personnages. J’y ai été fort sensible, plutôt réfractaire par moment et j'ai eu un peu de mal à m'accrocher. Heureusement, l'écriture toujours aussi riche et fine m’a permis de patienter. A partir de la page 160 que le roman prend une autre tournure, une autre vitesse, et que le passé commence à se dévoiler. Mais on est déjà à la moitié de cette fiction !

Je préférais la construction des précédents romans d'Elena, plus rapide et plus directe. Je note d’ailleurs que depuis « Aux Vents mauvais » paru en 2017 aux éditions « Au-delà du raisonnable », une tendance, chez la romancière à se compliquer la tâche !

Avec une Mathilde touchante, désemparée, mais têtue et futée, l'auteure confirme qu'elle tient là un personnage récurrent qu'on aura plaisir à retrouver comme la toute récente Noémie Chastain d’Olivier Norek ou, depuis bien plus longtemps, l’Edwige Marion de Danielle Thiéry. (De ces femmes qui, en littérature, ont pris le pouvoir (et c’est tant mieux !)).

Il y a peu de place pour les hommes dans cette histoire même si Lazaret et Orsalhièr, les soupirants de Mathilde, sont chacun à leur manière très importante pour elle.

Roman à l'atmosphère pesante et nébuleuse pendant très longtemps, je reste cependant un peu sur ma faim, moi le gros dévoreur de livres. La fin livre bien évidemment son lot de réponses, mais il me manque quelques choses car j'ai traîné ce livre de 312 pages une semaine, là ou d'habitude c'est réglé en deux jours.

 

Elena Piacentini sur WHOOZONE.COM

Rencontre avec Elena Piacentini

Elena Piacentini et Anouk Langaney rencontre croisée

Aux vents mauvais d'Elena Piacentini (vu par Bruno D)

 

Pour aller plus loin

 

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21/08/2019
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