Impact d’Olivier Norek

Impact d’Olivier Norek

Whooz : Olivier Noek
ON : Impact – Michel Lafon, 2020

Impact d’Olivier Norek

Chronique de Bruno Delaroque

« Selon que vous serez puissants ou misérables », cette citation de La fontaine est plus que jamais d'actualité. Olivier Norek avec son dernier « IMPACT » vient séance tenante la remettre plus que jamais au goût du jour.

J'adore Olivier Norek pour ses écrits du début, beaucoup moins pour son « Entre deux monde »  (Michel Lafon 2017), mais on ne peut nier que le bonhomme a des convictions et essaye de coller à la réalité.

Alors qu'en est-il de ce petit dernier fraîchement sorti juste avant ce nouveau confinement ? Allons droit au but. Ceux qui s'attendent à un pur Polar Thriller machiavélique comme il sait si bien le faire seront forcément déçus. Impact est plutôt dans le style de « Une vérité qui dérange » film documentaire d’Al Gore en 2006. Donc rien de bien nouveau en fin de compte, du réchauffé (sans mauvais jeu de mot) un peu plus de quatorze ans après la démonstration brillante en image d'un ancien vice-président des States . MAIS........

Olivier Norek livre avec cette dernière parution une œuvre coup de poing, coup de gueule, documentée, sans concession en pointant du doigt les racines du mal : la finance, le profit, les multinationales au service de l'idéologie du fric et de l'actionnaire. Peu importe les dégâts que cela provoque du moment que cela rapporte aux 1% très riches qui deviendront encore plus riches !

Cette vérité dérange parce que nous la connaissons tous, nous sommes tous plus ou moins au parfum, mais rien ne bouge, cela continue, et on s'en cogne. Olivier Norek nous met face à nos responsabilités, appuie là où ça fait mal et avec je dois bien le dire un certain style assène toutes ces vérités qui devraient nous déranger bien plus que cela. Il en va de la survie de l'humanité, de la race humaine, d'extinction ; de continuer à vivre tout simplement et de sauver ce qui peut encore l'être.

Impact avec ses phrases chocs porte bien son nom. Dès le début du roman, le ton est donné : « Les poissons crèvent, ce qui sort de la terre est presque déjà mort et l'eau des puits est empoisonnée par les métaux lourds » (page 17). Ou encore : « Les vieux avaient l'air déjà morts, les adultes fanés, les gosses presque tous malades » (page 18). Clichés d'une situation catastrophique en Afrique, Delta du Niger, route des oléoducs.

Dans ce grand voyage en absurdie, comme l'auteur aime le rappeler plusieurs fois, Virgil Solal va mener le combat et s'ériger contre cela. Sa vie de militaire bien rangée, habitué aux ordres, va basculer suite au décès  de sa petite fille. Il va passer du côté obscur et mettre en place une stratégie de guerre pour choquer les esprits.

De leurs côtés Nathan Modis le capitaine et Diane Meyer psycho-profileuse, chargés d'appréhender le désormais criminel vont se retrouver face à un sacré cas de conscience.

Et c'est là que le roman prend toute sa force et sa subtilité. Bien sûr que certains diront que c'est à peine du polar, matinée de conscience écologico-bobo-verte et partisane. Je trouve pourtant Olivier Norek très adroit dans sa démonstration.

Notre système qui garantit Justice pour tous, ne garantit en fin de compte que la justice pour cette caste richissime de 1%. Un leurre de plus en plus évident avec des avocats marrons, des juges aux ordres, des politiques élus par le peuple mais qui n'agissent que pour leur propre bien. « Liberté, Egalité, Fraternité » ces trois mots piliers de notre constitution ne sont plus guère d'actualité !

Norek pousse un cri d'alarme strident plein de bon sens et d'humanité. Lorsque les voix de la raison et toutes les méthodes pacifistes ont été utilisé, il ne reste plus que la force à employer. Virgil Solal, sera cette force, cette espèce de trublion et de poil à gratter qui vient ébranler le système et fait apparaître aux quatre coins du monde des pandas révolutionnaires, façon masque de Dali dans « La Casa de Papel ».

Le trait est peut être forcé, mais aujourd'hui, alors que nous entrons dans un deuxième confinement, ce plaidoyer pour un changement de cap violent et obligatoire, quatorze année après Al Gore, sonne comme une évidence.

En un peu plus de 350 pages, très documentées, ou tout est mis sur la table sans aucun oubli (covid, justice, politique, média, actionnaire, bourse, médecine etc...), l'auteur nous dit juste une chose. Face à un problème mondial, nous ne nous en sortirons pas en triant nos déchets dans des poubelles de couleurs différentes.

Ce combat c'est David contre Goliath, une fois de plus, c'est le souffle de la vie contre le billet vert, mais c'est aussi notre survie qui se joue. Les dinosaures ont disparus brutalement et nous sommes loin d'avoir leur résistance.

Je terminerais en disant que je préfère de loin le Norek « costien », mais ce bouquin, déjà son sixième a le mérite d'être précis et chirurgical. Il existe et il fera peut-être bouger un peu les lignes. C'est fort bien écrit et ça se lit facilement. Un bouquin à lire pendant le confinement, histoire de prendre une belle claque dans la tronche !

 

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29/10/2020
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